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six onces d’eau commune avec une once de miel & un gros & demi de nitre, forment un gargarisme atténuant & incisif : ou bien de l’eau chargée de bon vinaigre jusqu’à une agréable acidité ; le tout, si l’on veut, édulcoré avec un peu de miel… Une once de racine de guimauve, ou un peu de gomme arabique, avec quelques figues grasses, le tout bouilli, pendant une heure environ, dans une pinte d’eau, forme un gargarisme émollient… M. Pringle observe que dans l’esquinancie inflammatoire & dans les maux de gorge qui menacent de suffocation, les gargarismes ordinaires sont d’un très-petit secours ; que ceux qui sont acides font plus de mal que de bien, en ce qu’ils resserrent les émonctoires de la salive & du mucus, & qu’ils épaississent les humeurs ; qu’une décoction de figues dans du lait & de l’eau a un effet contraire, sur-tout si on y ajoute quelque peu de sel ammoniac, parce qu’il incise la salive & facilite l’excrétion des glandes, effet qui ne manque pas de contribuer à la guérison. Cet article est extrait de la Médecine domestique de M. Buchan, Ouvrage très-précieux, débarrassé de tout fatras scientifique & mis à la portée du commun des lecteurs. Il ne sauroit être trop répandu dans les campagnes.


GAROU ou Sain-bois, ou Thymelée, ou Trintanel. (Voyez Lauréole).


GAUDE ou Herbe à jaunir, ou Vaude. (Voyez Planche XIII, page 234) M. Tournefort la place dans la première section de la onzième classe, qui comprend les herbes à fleurs de plusieurs pièces irrégulière & anomale, dont le pistil devient un fruit à une seule loge ; il l’appelle luteola herba salicis folio : M. von-Linné la nomme reseda luteola, & la classe dans la dodécandrie trigynie.

Fleur, représentée en B, de face avec toutes ses parties ; en C, vue de profil ; en D, vue par derrière. Cette fleur n’a communément que trois pétales jaunes ; un supérieur E, & deux latéraux & semblables, dont un seul est représenté en F. Le supérieur est découpé en plusieurs languettes dont le nombre n’est pas constant, & les pétales latéraux F, sont presque toujours découpés en trois parties. Le calice G est d’une seule pièce partagée en quatre divisions ; on voit ce calice dans tous ses sens dans les figures BCD ; le pistil H en occupe le centre. Chaque fleur est accompagnée, à la base de son pédicule, d’une feuille florale, longue, étroite, pointue, comme on le voit dans la fleur de profil C.

Fruit. Capsule I anguleuse, bossue, pointue, terminée à son sommet par trois pointes, au centre desquelles il se forme une ouverture à la maturité du fruit, pour laisser échapper des semences K, menues & en forme de rein ; ces semences sont attachées aux angles de la capsule, comme on le voit en L, où la capsule est coupée dans sa longueur.

Feuilles, lisses, en forme de lance, très-entières, imitant celles du saule, mais d’un vert plus foncé.

Racine A, blanche intérieurement, roussâtre à l’extérieur, droite, longue, pivotante.

Port, tiges de deux à trois pieds, & de quatre à cinq quand elle est