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pourra, afin que les jets qui s’élanceront de la souche soient plus facilement marcottés. On peut encore éclatter la souche, afin que des racines qui en seront détachées il s’élève de nouveaux jets. (Consultez le mot Acacia).

Si dans l’intérieur de la forêt il se trouve des arbres vieux, décrépits, qui occupent une place inutile, & qui ne gagnent plus à rester sur pied, c’est le cas de les abattre afin de faire prospérer leurs voisins : rarement & très-rarement ces arbres trop vieux repoussent par le pied. On peut encore jardiner, c’est-à-dire, couper quelques arbres par-ci, par-là, afin que repoussant du pied ils donnent du bois de souche & épaississent la forêt.

Si par cause d’incendie quelconque, les troncs des arbres sont rôtis, ils doivent être coupés à fleur de terre, & ils donneront par la suite du beau bois de souche. À l’occasion des incendies des forêts, voyez Incendie.


FORME, Médecine Vétérin. La forme est une tumeur calleuse, indolente, qui survient à la couronne du pied du cheval, en dedans ou en dehors, quelquefois aux deux côtés en même temps, mais plus aux pieds de devant qu’aux pieds de derrière.

Causes. Les causes en sont ordinairement externes : elle peut être l’effet d’un coup, d’une piqûre ; elle est le plus souvent la suite des efforts auxquels le cheval a été contraint, dans des courses violentes, ou en maniant à des airs qui exigent beaucoup de force ; en un mot, tout ce qui peut affecter les fibres ligamenteuses en les tirant, en les alongeant, en les meurtrissant, en les dilacérant, doit nécessairement occasionner une distension, une dilacération ou une obstruction des vaisseaux qui charient la lymphe dans les ligamens, ou une extravasation de cette humeur ; de là, une tumeur légère & molle dans son principe, mais qui augmente considérablement en volume & en consistance, au point d’offenser d’une part les ligamens, en les gênant, & de rendre de l’autre la circulation lente dans les vaisseaux qui l’avoisinent. C’est ainsi que la claudication du cheval devient un accident inséparable de cette maladie.

Signes. On la reconnoît à la présence de la tumeur, & le signe univoque est l’indépendance totale de cette même tumeur, qui ne tient en aucune façon aux tégumens sous lesquels elle est située.

Curation. La forme qui paroît à la suite d’un coup, d’une piqûre, commence toujours par être inflammatoire ; on doit donc s’attacher à la traiter dans son principe avec les cataplasmes émolliens, & ensuite avec les fomentations, les cataplasmes & les frictions résolutives. Mais les uns & les autres de ces remèdes ne produisent-ils aucun effet ? placez sur la tumeur une emplâtre d’onguent de vigo au triple de mercure, ou du diabotanum mercurisé ; ces topiques sont-ils encore sans effet ? appliquez sur la tumeur des raies de feu. (Voyez Cautère actuel, Feu).

Dans la forme qui est produite par un effort de l’articulation de l’os coronaire avec l’os du pied, ce qu’il est aisé de reconnoître en parant le pied & en le sondant, il est indispensable de dessoler l’animal (voyez