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de feu sur la couronne pour arrêter, disent-ils, la fougue de la matière. Quel est le résultat d’une pareille méthode, sinon, comme le dit fort bien M. la Fosse, d’enfermer le loup dans la bergerie ! En effet, le pus ne trouvant point d’issue conséquemment à l’action de ces topiques, séjourne dans la muraille, creuse en dedans, fuse & produit des ravages qui rendent la maladie longue & difficile à guérir. Il s’agit, au contraire, de favoriser la sortie du pus du côté de la couronne, par l’application des cataplasmes émolliens. Ces topiques donnant à la matière la liberté de s’écouler, suffisent ordinairement sans avoir recours aux suppuratifs, & il est démontré par l’expérience, que le cheval guérit dans l’espace de huit à dix jours.

Si le maréchal rencontre quelque portion de clou dans l’endroit de la piqûre, il faudra le retirer & panser la plaie avec des plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine.

L’os du pied peut avoir été piqué par le clou ; on découvre aisément cet accident par la quantité de matière qui sort par le trou & encore mieux à l’aide de la sonde ; pour lors, il faut dessoler le cheval, (voy. Dessoller) afin de découvrir le foyer du mal, de donner l’issue à l’esquille pour la faire exfolier, de la manière que nous l’avons indiqué à l’article Carie. (Voyez Carie) L’expérience prouve que c’est le moyen le plus sûr & le plus prompt, sur-tout si l’on voit que ce mal affecte entièrement la sole.

Lorsque l’enclouure a son siège vers les talons, & que la matière par son séjour a gâté le cartilage, il est indispensable d’extirper la partie gâtée par l’opération du javart encorné. (Voyez Javart Encorné) M. T.


ENCRE. Teinture noire avec laquelle on écrit. On est quelquefois assez embarrassé à la campagne pour s’en procurer de passable. Voici une recette dont je réponds. Quoique cet article n’ait pas un rapport direct avec l’agriculture, on le pardonnera en faveur de sa brièveté & de son utilité… Prenez noix de galles concassées, six onces ; autant de gomme arabique ; une once & demie couperose verte ; quatre gros d’alun ; demi-once de sucre candi ; quatre gros de bois de brésil réduit en poudre ; sept pintes d’eau de rivière ; mettez le tout dans un vaisseau de terre vernissé, excepté la couperose ; laissez infuser pendant vingt-quatre heures ; agitez de temps en temps ; après les vingt-quatre heures, faites bouillir à petit feu jusqu’à diminution d’un tiers ; passez la liqueur & ajoutez ensuite la couperose.


ENDIVE. (Voyez Chicorée)


ÉNERVER, Médecine Vétérinaire. C’est une opération pratiquée encore aujourd’hui par les maréchaux de la campagne, par laquelle ils prétendent rendre le bout du nez du cheval plus fin & plus agréable.

Elle se fait en coupant & en enlevant le tendon des muscles releveurs de la lèvre supérieure, en les mettant à découvert par une incision qu’on fait à la peau, en les détachant ensuite avec la corne de chamois, & en les coupant transversalement avec l’instrument tranchant.

Un hyppiatre instruit & éclairé,