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le mélange de l’huile de pavot, dite d’œillet, avec l’huile d’olive.


ÉBARBER. Vieux mot du jardinage, qui signifie enlever les petites branches, & tondre les haies, les charmilles, les buis, &c.


ÉBÉNIER DES ALPES, CYTISE-AUBOUR. M. Tournefort le place dans la seconde section de la vingt-deuxième classe des arbres à fleurs en papillon, & dont les feuilles sont disposées trois à trois sur chaque petiole, & il l’appelle cytisus alpinus latifolius, flore racemoso pendulo. M. von Linné le nomme cytisus laburnum, & le classe dans la diadelphie-décandrie.

Fleur, en papillon, l’étendard ovale, relevé, recourbé des côtés ; les ailes de la longueur de l’étendard, droites & obtuses ; la carenne renflée & aiguë ; le calice d’une seule pièce, court & campanulé ; dix étamines, dont neuf réunies par leurs filets.

Fruit. Légume oblong, obtus, étroit à sa base ; semences aplaties, en forme de rein.

Feuilles, trois à trois sur un long pétiole ; les folioles ovales, oblongues.

Port. Arbre de moyenne grandeur, l’écorce d’un gris verdâtre ; le bois très-dur, imitant l’ébène verte ; les fleurs, blanches, disposées en longues grappes pendantes ; les feuilles placées alternativement sur les branches.

Lieu. Les Alpes, les pays élevés.

Quoique cet arbre soit originaire des montagnes froides, au moyen des semis, il s’acclimate presque partout ; on doit cependant convenir qu’il réussit beaucoup mieux dans le centre, & au nord de ce royaume, que dans son midi ; il figure singulièrement bien dans les bosquets printanniers, soit par la couleur & la disposition de ses feuilles, soit par la continuité de sa fleuraison qui dure un mois entier. Après les fleurs succèdent des grappes jaunes d’un joli effet : on le multiplie aisément par les semis, les boutures, & les marcottes. (Voyez ces mots) Il réussit mieux en massif que planté séparément ; son bois est très dur & souple, ce qui le rend propre à beaucoup d’ouvrages.


ÉBOTER. Terme de jardinage, plus connu à Paris qu’en province. J’emprunte cet article de M. de Schabol. « Il signifie abattre en partie les branches d’un arbre. L’ébottement se fait quand, en coupant un arbre, on ne lui laisse que les plus grosses branches taillées fort court ; c’est, par rapport à un arbre, son dernier sacrement. Si après une telle opération il ne se remet pas, il n’est plus bon qu’à chauffer son maître : par rapport aux plaies, il ne faut pas oublier l’onguent de Saint-Fiacre. (Voyez ce mot) »


ÉBOURGEONNEMENT, ÉBOURGEONNER. C’est retrancher les bourgeons superflus. Tout le monde ébourgeonne, & très-peu de personnes se doutent des principes sur lesquels cet art est fondé : chacun regarde sa méthode comme la meilleure, sans réfléchir ni même vouloir examiner s’il en existe de meilleure. Prévenu comme les autres, je me transportai à Montreuil, afin de juger, sur les lieux, si les