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tions dont on vient de parler, sont de rigueur, parce que le noyau s’ouvre difficilement ; & sans elles il resteroit quelquefois dans terre pendant deux, & même trois années sans germer. Après la première année, on ravale la tige jusqu’à un pouce au-dessus de terre, & les racines acquièrent du volume. Après la seconde année, si le plant n’est pas encore assez fort, on le ravalera de même, ou bien on le transplantera, s’il a acquis assez de consistance. Il faut de toute nécessité le transplanter après la troisième année, autrement il rabougriroit dans la pépinière.

Avant de commencer la transplantation, le fossé qui doit recevoir les jeunes arbrisseaux sera ouvert sur toute la longueur qu’on lui destine. Sa profondeur doit être d’un pied & demi sur autant de largeur, & la terre du fond du fossé travaillée & remuée à six ou sept pouces de profondeur. C’est le meilleur moyen d’empêcher les racines de taller horizontalement, & les forcer de pivoter.

Le terrain de la pépinière doit être ouvert par tranchées, afin de ne point endommager les racines, & lever la plante sans en briser aucune. Pour peu que soit tempéré le pays qu’on habite, la transplantation la plus utile sera en Novembre, ou au commencement de Décembre au plus tard. Les racines s’attachent à la terre pendant l’hiver, & même végètent pour peu que l’air soit doux. La plante craint moins les effets des premières sécheresses du printems.

Après avoir levé les plants de la pépinière, suivant la quantité qu’on prévoit en planter depuis le matin jusqu’à midi, & ce qui vaudroit encore mieux, à fur & mesure qu’on les plante, afin que les racines ne soient pas trop exposées à l’impression de l’air & du soleil, on commencera à garnir avec les plants les deux côtés du fossé, & chaque plant sera éloigné de l’autre de quinze pouces, de manière que celui du côté droit soit placé au milieu des deux plants du côté gauche. Ce zig-zag ou échiquier, ne laissera que sept pouces & six lignes de vide sur les deux côtés de la plantation, & seize à dix-huit pouces entre les deux rangées. C’est la méthode la plus sûre d’avoir dans la suite une haie épaisse & bien fourrée. Toutes les tiges seront coupées à un ou deux pouces au-dessus de terre. Les jets de la première année seront ravalés, à la fin de l’hiver suivant, à six pouces. Il paroît au premier coup d’œil, que l’on perd du tems, & on ne considère pas que le tronc se fortifie ; que les racines grossissent, & que le nombre des rameaux s’épaissit. Le grand défaut de toutes les haies, en général, est de se dégarnir par le pied, parce qu’on s’est trop hâté de jouir. Consultez le mot Haie, dans lequel la manière de disposer les premières branches, de les greffer par approche, rend ces haies impénétrables, même aux chiens ; & d’une haie de cent toises de longueur, on forme un tout dont chaque branche tient à la branche voisine. On ne peut comparer aucune clôture de sureté à celle dont nous parlons.

La seconde méthode pour les haies d’aubépin, consiste à lever