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celui que vous aurez arraché d’après le procédé que j’indique, & vous verrez la différence de végétation. Celui-ci sera plusieurs jours à reprendre, & l’autre sera bien repris dans les vingt-quatre heures.

Levez de la pépinière seulement les plants que le jardinier peut planter dans une heure ; ayez une jatte pleine d’eau, dans laquelle vous mettrez tremper les racines & la base de la plante. Lorsqu’on les mettra dans le trou qui leur est destiné, la terre s’unira mieux aux racines, & la plante se maintiendra fraîche jusqu’au moment où elle sera arrosée. Cette pratique n’est pas plus à négliger que la première. (Voyez le mot Racine) Séparez les plants les plus forts des plus petits, & plantez ces derniers séparément.

Transplantez par un tems couvert, ou disposé à la pluie, s’il est possible ; dans le cas contraire, après avoir arrosé le jeune plant, recouvrez-le d’une feuille un peu large, afin de le soustraire à la trop grande ardeur du soleil.

Le céleri se plante en table ou planche lorsqu’on se sert d’arrosoir, & sur de petits ados lorsqu’on arrose par irrigation. (Voyez ce mot) La distance de six à sept pouces est suffisante pour le céleri long, plein & petit. Le céleri branchu & le céleri-navet demandent au moins huit pouces d’écartement, & toutes les espèces doivent être plantées en quinconce.

La manière de planter le céleri varie suivant les provinces. Dans quelques-unes, on le plante sur trois rangées, & on laisse trois pieds d’intervalle entre ces trois rangées & les trois suivantes. Dans d’autres, on plante rangée par rangée ; mais on laisse entre – deux dix-huit à vingt pouces de distance. Suivant l’une & l’autre méthode, le terrain n’est pas perdu ; il est planté de quelque légume qui reste peu de tems en terre, afin qu’il soit enlevé avant le moment de lier le céleri ; tels sont les laitues, les chicorées, les petites raves, radis, raiforts, &c.

Il est inutile de dire que le lieu qu’on destine à laisser le céleri à demeure, doit avoir été profondément travaillé & bien fumé. De ces deux conditions dépendent la beauté & la vigueur de la plante, & sur-tout des fréquens arrosemens, sans lesquels il ne sauroit prospérer. Quelques auteurs conseillent de l’arroser tous les deux jours, à moins que la pluie n’y supplée.

V. De la manière de lier & faire blanchir le céleri. Celui qui a été semé dans les mois de Janvier ou de Février, doit être lié en Juin ; & la manière de le faire blanchir est différente de celle employée pour les céleris semés pendant les mois suivans, & qui ne seront prêts à être liés qu’à l’entrée ou pendant l’hiver, suivant le climat.

Choisissez un jour chaud & un tems sec, que la rosée & toute humidité soient dissipées. Avec des liens de paille ou de jonc, réunissez les feuilles, & placez un lien vers leur base, un second dans le milieu de leur tige ; enfin un troisième, s’il est nécessaire, à leur sommet. Garnissez de litière sèche tous les vides qui se trouvent entre chaque pied, de manière que toute la plante en soit couverte. Il est inutile de couper la sommité des feuilles. Arrosez de deux jours l’un, ou tous les deux à trois jours, si c’est par irrigation. Si les arrosemens affaissent