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nombreux, & beaucoup plus gros, se distinguent aisément. On les voit sur le sommet de la tige, qu’ils ont bientôt cernée & dévorée. On les ramasse l’un après l’autre, & on les écrase.

M. Mallet a publié une recette, qu’il dit infaillible, pour faire périr les insectes qui s’attachent sur les asperges, comme sur les autres légumes ; elle coûte peu à essayer.

Prenez des feuilles d’aulne, remplissez-en un tonneau jusqu’au tiers ; remplissez-le d’eau, & remuez tous les jours. Quinze jours après, cette infusion aura la propriété de faire périr tous les insectes en arrosant les plantes. On renouvelle les feuilles à mesure qu’elles pourrissent : on peut conserver ce mélange pendant deux mois ; il n’est pas nuisible aux plantes. Ce procédé est fondé, dit M. Mallet, sur ce que jamais insecte ne s’attache aux feuilles d’aulne. Cette proposition est trop générale, & j’ai la preuve contraire. La feuille de noyer, généralement parlant, auroit la même propriété.

VIII. Des propriétés de l’asperge. La racine est inodore, d’une saveur douce & fade. L’asperge donne à l’urine une odeur nauséabonde. Quelques gouttes d’huile de térebenthine jetées dans les vases de nuit, décomposent cette odeur & la changent complétement.

On place les racines au rang des cinq grandes racines apéritives. On prescrit les racines à la dose de demi-once, ou d’une once pour chaque pinte d’infusion. Les tiges sont prescrites depuis une à deux, dans une décoction de huit onces d’eau. On a beaucoup & trop vanté leurs propriétés pour expulser les graviers, contre les hydropisies, les maladies du foie.

L’usage le plus fréquent de l’asperge, est pour la cuisine. En Provence, en Languedoc, dans nos provinces méridionales, on trouve une asperge dont la tige devient ligneuse, son écorce blanche, & dont les feuilles sont courtes, dures, aiguës, légèrement piquantes. C’est l’asparagus antifolius du chevalier Von Linné. Le peuple en mange les jeunes tiges, tant qu’elles sont herbacées ; leur goût est sauvage & un peu amer. Elle croît le long des chemins, dans les haies, &c.


ASPIC. (Voyez Lavande)


ASPHYXIE, & les accidens mortels occasionnés par des vapeurs suffoquantes, telles que celles qui s’exhalent du charbon allumé, des liqueurs en fermentation, des fosses, des puits fermés depuis long-tems, des latrines, du tonnerre, du froid, des lampes & des chandelles allumées dans de petits endroits ; de l’asphyxie des noyés, & des gens qui travaillent aux mines.

On donne en général le nom d’asphyxie, qui veut dire sans pouls, à toute affection dans laquelle le malade perd tout à coup l’usage des sens, tant internes qu’externes, du pouls & de la respiration : or, différentes causes peuvent donner naissance à cette maladie, si ressemblante à la mort.

1o. Les vapeurs suffoquantes du charbon allumé.