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autres, parce que la sole est plus mince, sur-tout dans les derniers ; il est encore plus commun dans les chevaux qui ont été fourbus, (voyez Fourbure) & qui ont des croissans, parce que dans ces sortes de pieds, autant la muraille est épaisse, autant la sole se trouve mince.

Il est facile de guérir ce mal en parant à la rosée, & en cernant la sole autour de la muraille, comme pour dessoler. (Voyez Dessoler) Cela fait, on met dans la rainure, des petits plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine, ayant soin de les arroser de cette essence, deux fois le jour, & de mettre par-dessus la sole, des cataplasmes émolients, pour la détendre. Ce traitement doit être continué jusqu’à parfaite guérison, qui a lieu ordinairement au bout de huit à dix jours. M. T.


Brûlure des Moutons, ou mal de feu, médecine vétérinaire. C’est toujours à la sécheresse, aux grandes chaleurs, à la fatigue, au soleil, aux grandes courses, à l’usage immodéré du sel, (voyez Sel) & des nourritures échauffantes, que cette maladie doit son origine. Les moutons s’échauffent ainsi, ils maigrissent & se desséchent au point que dans la suite ils périssent de marasme. Dans l’ouverture de leur corps, on trouve le foie sec, noir, squirreux, & comme racorni, sur-tout aux bords de ses lobes.

Cette maladie s’annonce par la rougeur des yeux, par une grande soif, par la maigreur, & par les autres signes qui indiquent un grand échauffement ; elle est réputée incurable lorsqu’elle est parvenue à un certain degré ; les moutons restent quelquefois une année dans cet état.

Le repos, une nourriture humectante, émolliente & rafraîchissante, les pâturages gras & frais, une boisson nitrée & acidulée avec le vinaigre, sont les remèdes qui conviennent le mieux à ce mal. M. T.


Brûlure, Jardinage. M. l’abbé Roger Schabol est le premier qui ait connu la cause de cette maladie des arbres fruitiers exposés en espalier ; le pêcher, sur-tout, y est fort sujet, parce qu’il est très-délicat par lui-même, & d’ailleurs, parce qu’il se trouve trop éloigné de son pays natal. Il faut emprunter de lui tout cet article.

Ce phénomène du jardinage, en même tems apperçu & méconnu, nous a semblé d’une grande importance. Le fait est que les arbres d’espalier, au midi sur-tout, sont brûlés jusque dans la moelle ; la tige, la greffe & toutes les grosses branches, sont également rôties & grillées. Tous, sans en excepter un seul accusent le soleil d’été de cet énorme forfait. Ils prétendent se garantir de cette brûlure, par quantité d’expédiens. Le plus grand nombre empaille ses arbres comme on empaille un cardon pour le faire blanchir ; quelques-uns mettent des tuiles pour faire ombrage sur les tiges courtes des arbres nains, & y posent des douves, des planches, &c. on en trouve qui emmaillottent les tiges, les uns avec de grosses toiles & du cuir,