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du palissage, (Voyez ces mots) quand même la brindille se trouveroit sur le devant. Il vaut mieux perdre sur la beauté du coup-d’œil, & gagner en utilité. D’ailleurs, lorsque le bouton est grandi, on peut le relever & l’attacher en le courbant doucement. Cette règle cependant souffre une exception particulièrement à l’égard du pêcher : si la gelée a fait périr le bouton à bois, (Voyez ce mot) il ne faut point relever la brindille, parce que la pêche ne mûrit point si elle n’a pas à côté ou au-dessus d’elle, une branche qui la nourrit ; mais lorsque le fruit a acquis plus de la moitié de sa grosseur, on coupe alors cette branche à trois ou quatre yeux, & les feuilles servent à défendre le fruit de l’ardeur du soleil.


BRIOINE, ou BRIONE. (Voyez Bryone)


BRISE-VENT. C’est un rempart de paille ou de roseaux, que l’on fait pour mettre des plantes ou des couches à l’abri des vents. Ces brises-vents ou paillassons sont placés perpendiculairement, & maintenus tels par le secours de piquets fichés en terre ; leur hauteur est communément depuis trois jusqu’à cinq pieds, & la longueur proportionnée au terrain que l’on veut abriter.

À Montreuil, où tout se fait en grand, les brises-vents sont en maçonnerie, & forment des murs d’espaliers perpétuels. Comme la pêche exige un certain degré de chaleur, afin d’acquérir sa maturité & son parfum, les cultivateurs industrieux de ce village, ont eu recours à l’art pour seconder la nature, de manière qu’un arpent de terrain est coupé par un grand nombre de quarrés en murs de huit à neuf pieds de hauteur, & communiquant les uns aux autres par des portes ménagées dans les coins. Chaque quarré est un enclos en petit. De cette manière, ils sont maîtres de s’opposer aux vents qui fatiguent les arbres, & ils ont encore l’avantage d’avoir toutes les expositions possibles, afin que les fruits ne mûrissent pas tous en même tems. Ces murs ont, les uns l’exposition du soleil levant, ceux-ci du soleil de dix heures, du soleil de midi, de deux heures ; enfin aucun des côtés des murs n’est inutile, même ceux directement exposés au midi, ils servent de soutient aux pruniers, &c.


BROC. Vaisseau vinaire à anse, en forme de poire, communément de bois, garni de cinq cercles de fer posés à égale distance les uns des autres ; un dans le bas, sur lequel il appuie, trois dans le milieu, & un au sommet qui forme la gouttière par laquelle on verse le vin. De ce cercle supérieur, part une pièce de fer avec laquelle il est rivé, & cette pièce s’attache sous le troisième cerceau. Un morceau de bois remplit l’anse ; & la pièce de fer qui la constitue, est rivée ou repliée par ses deux côtés sur le bois. C’est le vaisseau le plus commode pour le service des caves, pour l’avinage, l’avillage ou remplissage des tonneaux. Quelque hauteur & quelque largeur qu’ait le broc, son ouverture ne doit pas avoir plus de deux à trois pouces de diamètre. Il est étonnant que son usage soit circonscrit dans quelques provinces seulement. Plus