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de sureau, qui reprennent si facilement, sont toujours garnies, dès la première année, d’assez gros bourrelets, d’où partent plusieurs racines. Celles des arbres qui reprennent avec peine, sont plus longues à former ce bourrelet ; mais au bout de deux ou trois ans, il devient assez fort pour donner naissance à quelques racines. Avant que de couper la bouture de l’arbre, si l’on formoit artificiellement un bourrelet, on devanceroit le travail de la nature, & la reprise en seroit plus assurée. (Voyez Bouture) M. M.


BOURRIQUE. (Voyez Âne)


BOURRU. (Vin) est le nom que l’on donne particulièrement au vin blanc, tel qu’il sort du pressoir & qui n’a pas encore commencé à fermenter. C’est proprement du moût, tant qu’il conserve sa douceur, sans prendre le goût piquant & vineux ; il retient le nom de bourru.


BOURSE. Ce mot a deux acceptions relatives à l’agriculture, & une relative à la médecine vétérinaire. La première s’applique, dans le jardinage, aux poiriers & aux pommiers seulement, & la seconde à la famille des champignons & des morilles.

La bourse est à l’extrémité des branches à fruit ; on lui a donné ce nom à cause de sa figure étroite dans le haut, & large dans le bas ; & ensuite dans le figuré, comme une bourse renferme de l’argent, de même celle-ci & la branche qui la porte, renferment & projettent beaucoup de fruits, pendant plusieurs années consécutives. M. de Schabol dit, heureux les arbres qui ont beaucoup de ces sortes de bourses ! elles sont des sources de fécondité inépuisables. Les bourses dans les arbres à fruit, sont des amas d’une séve bien élaborée, tel que le lait contenu dans les mamelles, pour la nourriture de l’enfant.

Comme ces bourses ou branches à fruit s’épuisent à la longue, & qu’elles ne donnent point de branches à bois, ni l’arbre même, l’art doit venir à leur secours ; alors en les taillant à un œil seulement, il en sort à la pousse suivante un bourgeon à bois. On sent combien ce bourgeon est précieux, lorsqu’il s’agit de garnir une place vide.

Quelquefois cependant, les bourses à fruit produisent & des branches à bois & des lambourdes. (Voyez ce mot) La prudence exige que la branche à bois soit ménagée, qu’en la taillant on lui laisse plusieurs yeux, sans quoi la bourse à fruit périroit, & les lambourdes demandent à être taillées à un œil ou deux, afin d’y attirer la séve, d’y former un dépôt de ce suc nourricier ; & la nouvelle branche à bois fournira à son tour la subsistance de la bourse à fruit. C’est par ce ménagement bien entendu qu’on change, quand on le veut, un bouton à bois en un bouton à fruit, & ainsi tour-à-tour. C’est le point délicat de la taille, & que peu de jardiniers connoissent, excepté les jardiniers de Montreuil, & ceux qui sortent de leur école.

La seconde acception du mot bourse, désigne l’enveloppe épaisse qui renferme certains champi-