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Seigle, &c. on trouvera tout ce qui est relatif à leur culture, à leur maladie & à leur conservation.


Blé méteil. (Voyez Méteil)


Blé cornu, ou ergoté. (Voyez Ergot)


Blé noir. (Voyez Sarrasin)


Blé de Turquie, d’Inde ou d’Espagne. (Voyez Maïs)


Blé de vache, ou Mélampire. Les botanistes en comptent plusieurs espèces, & on ne s’arrêtera ici qu’à celle qui peut être utile. M. Tournefort place cette plante dans la quatrième section de la troisième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, irrégulière, terminée par un mufle à deux mâchoires ; & il l’appelle melampyrum purpurascente coma. M. von Linné la nomme melampyrum arvense, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. Le calice est d’une seule pièce, en forme de tube, à demi-fendu, divisé en quatre, & accompagné d’une feuille rougeâtre. La corolle est d’une seule pièce, le tube oblong, recourbé ; la lèvre supérieure en forme de casque aplati, & les bords recourbés ; l’inférieure est droite, fendue en trois lobes égaux, marquée au milieu de deux éminences. Les étamines, au nombre de quatre, dont deux plus courtes & deux plus longues, & toutes cachées sous la lèvre supérieure.

Fruit. Capsule oblongue, son bord supérieur convexe, l’inférieur droit, à deux loges, renfermant des semences dont la forme approche de celle d’un grain de blé, mais plus petites & noires.

Feuilles, longues, étroites ; quelques-unes entières, quelques-unes découpées en pointe.

Racine, dure, fibreuse.

Port. Tige haute d’environ un pied, rougeâtre, carrée, rameuse, feuillée ; les fleurs naissent au sommet, disposées en épi, coniques & lâches, rougeâtres, tachetées de jaune. Les feuilles florales sont dentées.

Lieu. Les champs, au milieu des blés. La plante est annuelle.

Propriétés. Les bœufs, les vaches mangent avec plaisir la plante & son grain, d’où on lui a donné le nom de blé de vache. Dans le besoin, on peut faire du pain avec sa graine. Quelques auteurs disent que ce pain cause des pesanteurs à la tête ; d’autres, au contraire, le regardent comme très-sain, & même agréable. Il est peut-être facile de concilier leurs opinions. Si le grain est encore trop frais, trop rempli de l’eau de végétation, il peut très-bien arriver qu’il produise des effets funestes ; en cela, semblable au manioque, à la bryoine, &c. cette première eau est toujours dangereuse, même dans le meilleur froment ; mais si une forte exsiccation a fait disparoître cette eau, alors le pain est sain. Ce qu’il y a de certain, c’est que dans les pays où cette plante fourmille dans les blés, dans la Flandre, par exemple, le paysan ne sépare pas ce grain de celui du blé ordinaire, & le pain qui en résulte ne produit aucun mauvais effet.