Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.

entre les ailes & au-dessous ; elle semble soutenir le pistil E qui s’élance du fond du calice, entouré de dix étamines réunies en un corps par leur base, à l’exception d’une seule qui se détache du faisceau général, & ne tient à la membrane qui les unit, que par un seul point ; le calice F est d’une seule pièce, à cinq dentelures profondes & pointues.

Fruit. Le pistil E se change en un légume cylindrique & court. Comme les fleurs sont rassemblées en manière de tête, les légumes conservent le même ordre. Il est représenté ouvert en H, & il renferme de petites semences I.

Feuilles ; au nombre de trois sur chaque pétiole, comme celles des trèfles ; elles sont oblongues, alongées, terminées en pointe, dentées en manière de scie aiguë, avec de fortes nervures. Ordinairement la base du pétiole est garnie d’une appendice.

Racine A, pivotante, jaunâtre, en forme de fuseau, peu fibreuse.

Port. La tige s’élève de un à deux pieds, droite, cannelée ; les feuilles placées alternativement ; les péduncules naissent des aisselles des feuilles, & sont longs ; la fleur est violette.

Lieu. La Lybie, la Bohême, le Languedoc, les jardins. Cette plante est annuelle ; elle fleurit en Juillet.

Propriétés ; détersive, vulnéraire, alexipharmaque.

Usage. L’eau de la plante distillée, est ophtalmique. Les sommités de la plante fleurie, à la dose d’un gros, en infusion dans du vin, provoquent les sueurs, les règles, les urines. Ces sommités fleuries, mises à infuser dans de la bonne huile d’olive, sont recommandées pour la réunion des plaies, pour guérir les hernies des enfans.

Si on veut la cultiver dans les jardins, elle ne demande aucun soin plus particulier que celui que l’on donne aux autres plantes. On sème la graine en Mars.


Baumier. (Voyez Tacamahaca)


BEAU-PRÉSENT. Poire. (Voyez ce mot)


BECCABUNGA, ou Véronique aquatique, ou Beccabunga à feuilles rondes. (Pl. 4, p. 181) M. Tournefort le place dans la sixième section de la seconde classe, qui renferme les herbes à fleur d’une seule pièce, en forme d’entonnoir, dont le pistil devient un fruit dur & sec ; Il l’appelle beccabunga major officinalis. M. Linné le classe dans la diandrie monogynie, le range parmi les véroniques, & il le nomme veronica beccabunga.

Fleur B, d’une seule pièce, en forme de tube à sa base ; elle est divisée en quatre parties arrondies ; les étamines, au nombre de deux, sont attachées aux parois de la corolle, & sont plus grandes qu’elle ; la fleur n’a qu’un pistil C, terminé par un stigmate sphérique ; toutes les parties de la fleur sont renfermées dans le calice D, d’une seule pièce, découpé en quatre parties aiguës.

Fruit. Le pistil se change en une capsule E, en forme de cœur, comprimée par le haut, à deux loges, & à quatre valvules F, qui renferment de très-petites semences rondes noirâtres G.