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Que pourroit-on espérer en effet, d’une bouche dont les parties auroient été griévement blessées ? elles le sont quelquefois si fortement, que l’os en souffre, qu’on y apperçoit un gonflement considérable & une carie.

Les barres basses sont communément insensibles. Au moyen de cette imperfection, la langue est pour ainsi dire, sur le même niveau, elle soutient en conséquence l’embouchure, elle éprouve la plus grande partie de ses effets & des actions de la main du cavalier ; delà un nouveau point de dureté, bien plus difficile à corriger & à vaincre, que si l’insensibilité ne naissoit que du seul défaut de hauteur. Il n’est pas impossible aussi que des chevaux, dont les barres sont basses, & l’appui très-dûr, fassent sentir à la main une véritable irrésolution. Elle provient alors des blessures que la langue ou les lèvres auront éprouvées de la part du mors, soit qu’il ait porté trop vivement sur la première de ces parties, soit que des pièces mal polies & mal jointes, aient endommagé les autres.

Si la blessure des barres est légère, elle guérit aisément, en lavant la plaie avec du vin miellé ; mais si l’os est attaqué & carié, il faut emporter la carie avec le bistouri ; mettre l’animal au son humecté pour toute nourriture, & bassiner toujours la plaie avec le même vin. On ne doit emboucher le cheval que lorsque cette partie sera capable de résister au mors. M. T.


BARRER LES VEINES. Opération pratiquée par les maréchaux, & sur-tout par ceux de la campagne, sur les veines des jambes, pour arrêter, disent-ils, les mauvaises humeurs qui s’y jettent ; elle se fait en ouvrant le cuir, en dégageant la veine avec une corne de chamois, en la liant dessus & dessous, & en la coupant entre deux ligatures. On barre les veines de la cuisse pour les maux des jambes & des jarrets, au paturon pour les maux de la sole, & quelquefois aux larmiers & aux deux côtés du cou, pour les maux des yeux. Des observations journalières nous démontrent le peu d’effet de cette opération. Nous l’approuverions volontiers, si l’humeur qu’on prétend incommoder la partie, n’y communiquoit que par la branche de veine qu’on barre ; ce qu’un anatomiste ne sauroit admettre, puisqu’il sait que le sang s’y rend par des rameaux collatéraux ; cette opération d’ailleurs arrêtant en partie la circulation du sang, ce fluide arrêté, la sérosité se sépare de la partie rouge, transsude à travers des tuniques de la veine, se dépose dans le tissu cellulaire, & forme l’œdème, l’engorgement des jambes, & une infinité d’autres maux plus grands & plus longs à guérir que ceux auxquels on prétend remédier par une pareille pratique. M. T.


BARRIQUE. (Voyez Tonneau)


BAR-SUR-AUBE. Raisin, (Voyez ce mot)


BASILIC. M. Tournefort le place dans la troisième section de la classe quatrième qui comprend les herbes à fleurs d’une seule pièce & labiée, dont la lèvre supérieure est retroussée, & il l’appelle, d’après Bauhin,