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prend les herbes à fleur composée de demi-fleurons, dont les semences sont aigretées, & il la désigne par cette phrase d’après Bauhin : tragopogon pratense luteum majus. M. von Linné la nomme tragopagon pratense, & la classe dans la syngénésie polygamie égale.

Fleur, composée de demi-fleurons, de couleur jaune, ressemblans pour la forme à ceux du salsifis commun qui est du même genre ; ces demi-fleurons sont de la longueur des folioles du calice, rassemblés dans un calice simple, à huit côtés, divisé en folioles aiguës, égales & réunies à leur base.

Fruit ; semences solitaires, oblongues, anguleuses, rudes, terminées par une aigrette faite en manière de plume, de trente rayons environ, & elle est portée sur un long pédicule en forme d’alène ; les semences sont renfermées dans le calice & placées sur un réceptacle nu, plane & raboteux.

Feuilles, adhérentes à la tige par leur base, longues, un peu ovales, aiguës, très-lisses.

Racine, en manière de fuseau, noirâtre en dehors & blanche en dedans.

Port. Tige d’un pied & demi de hauteur environ, ronde, solide, lisse, garnie de feuilles alternativement placées ; les fleurs naissent au sommet.

Lieu. Les prés, où elle fleurit en Mai & Juin.

Propriétés. La racine est douce au goût, apéritive, pectorale, stomachique ; la plante pilée & appliquée déterge & consolide les ulcères. On mange la racine en salade ; on en boit la décoction pour les chaleurs d’estomac, de poitrine, du foie, des reins… On recommande assez inutilement la racine bouillie dans l’eau contre les piqûres & les morsures mortelles, & contre le poison.


Barbe de Moine. (Voyez Cuscute)


Barbe de Renard, ou Adragant. (Voyez Pl. 2, p. 113.) M. Tournefort la place dans la cinquième section de la dixième classe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces, irrégulière, papilionnacée, dont le pistil devient une gousse divisée en deux loges, selon sa longueur ; & d’après Bauhin, il l’appelle tragacantha massilienses. M. le chevalier von Linné la classe dans la diadelphie décandrie, & la nomme astragalus tracantha.

Fleur, papilionnacée ; l’étendard A plus grand que les autres parties, échancré, obtus, droit, ses côtés réfléchis, les deux ailes oblongues, plus courtes que l’étendard ; une aile est représentée en B ; la carenne C, de la longueur des ailes, échancrée ; le calice D en forme de tube, d’une seule pièce, à cinq dentelures, les inférieures graduellement plus petites ; les étamines E, au nombre de dix, rassemblées en faisceau autour du pistil F, excepté une seule qui s’en détache par sa base ; le pistil F est composé de l’ovaire, d’un stile long & courbe, dont l’extrémité se relève & se termine par le stigmate.

Fruit G, succède au pistil ; il est composé de deux valvules H, qui forment deux loges par le moyen de la cloison membraneuse I, qui