Cours d’agriculture (Rozier)/CUSCUTE

Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 605-606).


CUSCUTE ou EPITHYME ou AUGURE DE LIN. (Voy. Pl. 16, p. 544) M. Tournefort la place hors de rang dans son appendix, il l’appelle cuscuta major : M. von Linné la nomme cuscuta europæa, & la classe dans la tetrandie digynie. Elle est ici représentée sur un chamædris, parce qu’elle vit aux dépens des autres plantes. L’épithyme est une variété de la précédente, & est aussi nuisible.

Fleur B, rougeâtre, d’une seule pièce. C montre la corolle dépouillée du calice, formée par un tube évasé à son extrémité, & découpée en cinq. Les étamines D, au nombre de quatre, posées sur les bords du tube de la corolle. Le pistil E est représenté ici dans le calice ouvert.

Fruit F. Capsule à quatre loges & à quatre cloisons en G : il est vu en dessous, & dépouillé du calice.

Feuilles. Il est encore à démontrer solidement qu’elle en soit pourvue.

Port. Tiges sarmenteuses, presque capillaires, s’entortillant aux plantes & s’y attachant. Des aisselles des paquets de fleurs naissent les tiges.

Lieu ; les prairies & trop souvent les champs cultivés. La plante est annuelle, & se reproduit avec une facilité étonnante.

Propriétés. Malgré les éloges prodigués à la grande cuscute & à l’épithyme, on peut très-raisonnablement douter de ses vertus. On la fait connoître ici, afin que le cultivateur ait le plus grand soin de la détruire. Elle ruine peu à peu les prairies, les houblonnières, & on l’a nommée augure de lin, parce que le cultivateur perd l’espérance de sa récolte, lorsque cette plante parasite s’empare du lin. Dès qu’on la trouve, le plus court est d’arracher les plantes sur lesquelles elle végète, de les porter hors du champ, d’en faire des monceaux & d’y mettre le feu.