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solitaires entre les fleurs, quelquefois embriquées en assez grand nombre ; mais jamais insérées circulairement sur le réceptacle, en quoi la balle diffère essentiellement de la corolle & du calice des autres plantes.

Ces paillettes sont ordinairement transparentes, coriaces, ovales, oblongues, pointues, & peu colorées ; on leur donne le nom de valve ou valvule : ainsi, un assemblage de deux, de trois paillettes autour d’une même fleur, s’appelle une balle à deux, à trois valves. Elles portent souvent à leur extrémité un filet pointu qu’on nomme barbe. (Voyez ce mot)

Les deux valves qui renferment immédiatement les étamines & le pistil, représentent la corolle de la fleur ; & lorsque ces valves sont doubles de chaque côté, les deux extérieures tiennent lieu de calice. (Voyez Fig. 11. de la planche du mot Bulbe. A représente deux balles ouvertes. B, plusieurs balles ramassées ensemble.

Lorsque plusieurs petites fleurs qui ont chacune leur balle propre sont réunies entre deux valves communes, ces valves représentent un calice commun ; & l’assemblage des petites fleurs qui y sont contenues se nomme epillet. (Voyez épi)


BALLOTE ou Marrube puant, ou Marrube noir. (Planche 2, pag. 113.) M. Tournefort la place dans la seconde section de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, irrégulière, labiée, dont la lèvre supérieure est creusée en cuiller, & il l’appelle Ballota. M. von Linné, la nomme Ballota nigra & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. La lèvre supérieure est creusée en cuiller, droite, ovale, entière ; l’inférieure est divisée en trois pièces obtuses, dont la moyenne est échancrée. La corolle est purpurine & quelquefois blanche. L’intérieur de la fleur B est représente avec ses étamines, au nombre de quatre, dont deux plus grandes, & deux plus courtes. Il n’y a qu’un pistil. Le calice, plissé en cinq stries, d’une seule pièce, à cinq découpures, est représenté en C.

Fruit. Le calice est ici entr’ouvert D, pour laisser voir le pistil qui surmonte quatre embryons E, & qui deviennent autant de semences F. Ces semences mûrissent dans ce calice.

Feuilles, portées par de longs pétioles, en forme de cœur alongé, sans divisions, marquées de fortes nervures, dentées en manière de scie ; elles ressemblent assez à celles de l’ortie rouge, & à celles de la melisse. (Voyez ces mots)

Racine A, ligneuse, rameuse, fibreuse.

Port. Tiges hautes d’une coudée, quarrées, branchues, noueuses. Plusieurs fleurs naissent sur un même péduncule si court, qu’elles paroissent adhérentes à la tige ; elles sont rangées circulairement tout autour d’elle ; & autour des fleurs, il y a de petites feuilles. Les autres feuilles sont opposées deux à deux sur les nœuds de la tige.

Lieu. Les terrains incultes.

Propriétés. Acre, amère, antihystérique, très-recommandée comme détersive vulnéraire, par Boerhave.

Usage. On emploie l’herbe en cataplasme, en décoction & en in-