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feuilles sont alternativement placées sur les rameaux.

Lieu. Les provinces méridionales, on l’y a naturalisé ; cultivé dans les jardins, il craint le froid rigoureux.

Propriétés. Les feuilles sont, dit-on, apéritives & les fruits des poisons pour l’homme.

Usage. Il est plus prudent de cultiver ce joli arbuste pour l’agrément que pour son utilité en médecine.

Culture. Cet arbrisseau est originairement de Syrie, & M. le baron de Tschoudi nous apprend que de là, il a été transporté en Espagne & en Portugal où il a fort multiplié ; on l’a depuis peu naturalisé dans quelques îles des Indes occidentales. Les azedarachs, continue ce zélé observateur & cultivateur, qu’on élève de la graine venue dans ces îles, fleurissent mieux que ceux produits par la graine de Portugal. Je n’ai pas été à même de faire cette différence ; mais la graine d’un azedarach cultivé à Montpellier, & que M. Gouan, botaniste célèbre, avoit eu la bonté de m’envoyer, a très-bien réussi à Lyon. Elle fut semée au mois de Mars, dans un pot dont la terre étoit légère & bonne ; elle leva un mois après, & à la troisième année l’arbrisseau se chargea de fleurs dans une exposition assez méridionale ; le vase passa l’hiver dans l’orangerie. Sa culture exige plus de soin dans les provinces du nord, & M. de Tschoudi l’a prescrit ainsi.

La graine doit être sémée en Mars, dans des pots enterrés dans une couche de tan ; si elle est bonne, elle germera au bout de deux mois. En Juin il faudra familiariser, peu à peu, les jeunes arbres avec l’air libre, & ensuite les y livrer tout à fait à une bonne exposition. En Octobre, on les placera sous des châssis ; le printems suivant, plantez chacun à part dans un petit pot que vous mettrez de nouveau dans une couche de tan, sans trop les ombrager par des paillassons. En Juin, vous les exposerez à l’air libre ; ils doivent passer quatre ou cinq hivers sous des châssis : au bout de quelque tems, vous les tirerez du pot en motte, en recoupant seulement le bord de la motte pour rafraîchir les fibres, & vous les replanterez en Avril, là où ils doivent demeurer. On peut se dispenser de rafraîchir ces fibres ; j’en ai l’expérience journalière pour tous les arbres plantés en pot : c’est retarder leur végétation. Cet arbuste figure agréablement dans les bosquets, placé de manière qu’il soit à couvert du vent du nord.


AZEROLE, AZEROLIER, arbre du même genre que l’aubépin (Voyez ce mot). M. Tournefort l’appelle mespilus apii folio laciniato & M. Von Linné cratœgus azarolus. Il en diffère par son fruit plus gros, par ses feuilles finement & profondément dentées ; elles sont plus grandes que celles de l’aubépin ; sa tige s’élève beaucoup plus haut, elle est droite, très-rameuse, ordinairement sans épines, & les fleurs sont disposées en grappes. Le fruit a un goût aigrelet, légèrement sucré ; il est rafraîchissant ; la couleur du fruit est rouge,