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dureté considérable, & s’y vitrifie.

Si on s’en rapporte aux anciens, elle doit être regardée presque comme une panacée universelle. Sans entrer dans les détails des propriétés qu’on lui attribuoit, il suffira de dire que l’observation & l’expérience ont prouvé qu’elle ne diminue point les diarrhées occasionnées par l’amas des humeurs acides, ni celles produites par la foiblesse des intestins. Il est prouvé qu’à haute dose & longtems continuée, elle fatigue l’estomac, constipe, corrige difficilement les humeurs contenues dans les premières voies, ne l’emporte jamais, dans ce cas, sur la craie blanche, rend la digestion difficile, produit de la tension & de la dureté dans le bas-ventre. Extérieurement, elle suspend à peine la plus légère hémorragie, que la seule charpie seroit capable d’arrêter.


ARGOT. Terme de jardinage, qui signifie l’extrémité d’une branche morte qu’un jardinier négligent a laissée en taillant un arbre. Le mot d’argot vient de la ressemblance de ce morceau de bois saillant sur la souche, avec ce prolongement cornu qu’on voit aux pattes des coqs, des dindes, &c.

M. de Schabol s’explique ainsi : « Il est rare de trouver des arbres qui n’en soient pas couverts, & rien ne leur est plus préjudiciable. Ces argots empêchent la séve de recouvrir l’endroit de ces branches coupées, & ces bois morts causent la pourriture & les chancres. C’est la même chose pour les arbres, que quand un chirurgien mal adroit & négligent laisse à nos plaies des chairs mortes ou des chairs baveuses. Outre que de telles plaies ne peuvent se refermer, ni se recouvrir, la gangrène s’y met souvent ».

L’analogie entre la végétation d’un arbre & celle d’un homme est exacte. Dans l’arbre, il faut que l’écorce recouvre la plaie, & fasse disparoître les traits de la branche coupée ou de la branche morte ; sur l’homme, la peau remplit les mêmes fonctions ; mais sur tous les deux, la cicatrice reste apparente, parce qu’il ne se fait de régénération des chairs sur l’un, ni de régénération de bois sur l’autre ; ce qui est détruit l’est pour toujours.

Dès-lors, on doit sentir de quelle importance il est de ne laisser aucun argot, ce qui est d’ailleurs très-désagréable à la vue.


ARIA. (Voyez Alizier)


ARIDE, se dit d’un terrain sec & stérile, & même en parlant d’une contrée en général. L’aridité provient de deux causes ; ou de ce qu’il ne pleut jamais dans le canton, ou de ce que l’eau ne peut pénétrer la terre, ou bien si elle la pénètre, elle s’écoule trop rapidement. Les couches de rochers, ou d’argile, ou de craie pure, sont les causes de l’aridité ; un amas trop considérable de sables produit le même effet par un moyen opposé. Si le sol est aride, en raison du froid ou de la chaleur excessive du climat, on tenteroit en vain de le cultiver. Quand cette aridité est produite par une couche du rocher, on est dans le même cas, à moins que le rocher ne soit brisé par la main de l’homme, & planté ensuite