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Août. Elle est vivace, si on lui empêche de grainer en la coupant, & subsiste pendant deux ans lorsqu’on la laisse fleurir & grainer

Propriétés. Toutes les parties de cette plante ont un goût aromatique, un peu âcre & amer ; son odeur est agréable. Elles sont réputées cordiales, stomachiques, carminatives, vulnéraires, emménagogues & antivermineuses. L’expérience a prouvé que la racine excite sensiblement la force du pouls, qu’elle échauffe médiocrement, constipe peu, augmente légérement l’insensible transpiration, aide à la digestion. Elle est indiquée dans les maladies de foiblesse, occasionnées par les humeurs séreuses, dans l’asthme humide, le dégoût par des humeurs pituiteuses, la diarrhée séreuse, les coliques venteuses sans dispositions inflammatoires. La racine mâchée fortifie les gencives, les muscles de la langue, du voile du palais, & augmente la secrétion de la salive.

Usages. On prépare un extrait avec la racine fraîche, & il échauffe beaucoup, & souvent fatigue l’estomac. De l’herbe, en général, on obtient une eau par la distillation, assez inutile, quoique recommandée par quelques-uns pour augmenter les forces vitales. La conserve d’angélique fortifie l’estomac, & souvent cause de la douleur. Les tiges, au contraire, lorsqu’elles sont confites, fortifient l’estomac. La décoction de la racine sèche se donne à la dose d’une once en substance ; & en poudre, à la dose de dix grains dans un demi-verre de vin ou d’autre liqueur. Cette poudre se donne à la dose de deux ou trois onces aux animaux, comme cordiale & alexipharmaque.

Culture. La graine doit être semée aussitôt qu’elle est mûre. Il lui faut un terrain légérement humide. Elle pousse moins vigoureusement dans un sol sec, mais son odeur & son goût sont plus actifs. Lorsque la jeune plante a acquis assez de consistance, on la replante, & chaque individu doit être séparé & planté à deux & même trois pieds l’un de l’autre.


Angélique sauvage, est différente de la première. M. Tournefort l’appelle angelica pratensis major ; & M. Linné, angelica silvestris. Comme ces deux plantes sont du même genre, il est inutile de décrire cette dernière ; il suffit de consulter la Pl. 15, pag. 523, pour, connoître d’un seul coup d’œil ce qui les différencie. A est la racine ; B est la fleur, vue à la loupe ; C la forme des pétales ; D, le pistil ; E, les deux semences réunies ; F, une graine séparée de l’autre. Elle naît dans les forêts marécageuses, où elle fleurit en Juin. Sa racine a une odeur aromatique & douce, sa saveur est médiocrement âcre, un peu amère, mêlée d’une certaine douceur : on lui attribue les mêmes propriétés qu’à l’angélique des Alpes, mais dans un moindre degré. On la dit antiépileptique, ce qui demande confirmation.


Angélique. Poire. (Voyez ce mot)


ANGINE. (Voyez Esquinancie)


ANGIOSPERME, ou semence cachée. Ce mot est quelquefois em-