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but ; pour faciliter l’éruption de la petite vérole, &c. Ces assertions demandent à être confirmées par de nouvelles expériences. On prescrit les fleurs sèches depuis demi-drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie, dans cinq onces d’eau ; & les feuilles sèches, également macérées, depuis une drachme jusqu’à une once ; & les semences réduites en poudre & macérées comme les fleurs & les feuilles, depuis demi-drachme jusqu’à demi-once.

Culture. Les fleuristes ont tiré des bois cette plante pour enrichir leur parterre, & leurs soins ont été récompensés par les agréables variétés qu’ils ont obtenues. On cultive aujourd’hui l’ancolie à grande fleur double, à fleur double renversée, à fleur double couleur de rose, à fleur verte, à fleur panachée, &c.

Cette plante se multiplie & par semences & par les pieds enracinés, qu’on sépare de l’ancien. La graine est dure à lever. Il faut la semer dans un pot au commencement de l’automne, & elle poussera au printems suivant. Si on sème au printems, la graine ne lève qu’en automne. Cette plante est peu délicate, & ne craint pas le froid ; cependant c’est en multipliant les soins lorsqu’on la sème, qu’on perpétue ses variétés : sans eux, elle dégénère, & revient à son premier état. La terre dans laquelle on doit semer, sera bien préparée, légère, abondamment fournie de fumier bien consommé, & la graine sera recouverte de terreau sur l’épaisseur d’un pouce. Lorsque les jeunes plantes seront assez fortes, & que la saison le permettra, on les replantera à demeure. Pour cette opération, il faut avoir arrosé dès la veille le terrain de la pépinière, afin de pouvoir le lendemain les en tirer sans rompre les racines, & les replanter sans les châtrer, & les rafraîchir à la manière des jardiniers. Par ce moyen, la reprise en sera prompte, assurée, & la plante ne s’appercevra pas du changement de domicile.

La saison convenable pour séparer les jeunes pieds de l’ancien, & même les anciens, est assez indifférente, si on en excepte les grandes chaleurs : mais il vaut mieux les séparer en Avril ou en Septembre.


ANDILLY. (Voyez la liste des Pêches)


ANDROGYNE. Ce mot tiré du grec, désignoit dans l’antiquité, des hommes qui avoient les deux sexes. Dans la botanique, on a appliqué cette signification aux plantes qui portent des fleurs mâles & des fleurs femelles séparées, quoique sur le même individu. Il faut bien les distinguer des plantes hermaphrodites qui réunissent les deux sexes dans la même fleur, c’est-à-dire, les étamines & les pistils ; tandis que dans les androgynes, les fleurs à étamines sont séparées des fleurs à pistils sur le même pied, par exemple, dans le noyer. Quelques botanistes, avant M. Vaillant, avoient confondu ces deux termes ; mais depuis que ce savant, dans sa Dissertation sur les plantes à fleurs composées, a établi cette différence ; les autres botanistes l’ont suivie, & même le chevalier Von Linné s’en est servi pour les classifications de son systême. Les vingt premières classes ne renferment que des fleurs hermaphro-