inférieure des feuilles l’absorbe. Quelques plantes même, comme l’épilobium hirsutum s’en nourrissent abondamment, & y croissent avec vigueur. Il est à remarquer que la plante que nous venons de citer en est si avide, qu’en peu de jours elle en absorbe jusqu’à une pinte, & pendant l’absorption, les pores des tiges, des feuilles, de même des racines, transpirent de l’air pur. Les plantes aquatiques & celles qui aiment le voisinage des eaux & des marais, en absorbent une plus grande quantité. Cette propriété ne seroit-elle pas un effet de la sagesse suprême, qui corrigeroit par-là les exhalaisons inflammables qui s’élèvent sans cesse de ces endroits ?
Le méchanisme de la digestion développe dans nos intestins beaucoup d’air inflammable, & la plupart des ventosités sont imprégnées de ce fluide.
Section VII.
De l’Air nitreux.
L’air nitreux extérieurement paroît avoir toutes les propriétés de l’air atmosphérique. Quand il est pur & sans mélange d’air commun, il n’a pas un caractère acide bien décidé ; mais cet acide se développe dès qu’on le mêle avec l’air ordinaire. Au moment du mélange, il se produit de la chaleur ; la quantité des deux fluides diminue : on voit paroître des vapeurs brunes très-épaisses, qui remplissent le vase qui le contient. C’est un vrai esprit de nitre très-fumant qui se produit spontanément, & qui est très-promptement absorbé par l’eau. Aussi remarque-t-on qu’à mesure qu’il se forme & qu’il est absorbé, l’eau monte dans le vase. C’est sur ce principe qu’est fondée toute la théorie des eudiomètres. (Voyez ce mot) Plus l’air que l’on mêle avec l’air nitreux est pur, plus la chaleur qui en résulte est considérable, plus les vapeurs qui se forment sont épaisses, & plus la quantité respective des deux fluides diminue.
On obtient facilement cet air en faisant dissoudre quelque métal, comme le fer, le cuivre, le zinc, le mercure, &c. dans de l’acide nitreux, & retenant sous un récipient plein d’eau la vapeur qui s’en dégage. On peut l’obtenir également des huiles, du sucre, & de plusieurs matières végétales traitées avec l’acide nitreux.
On ne connoît pas les rapports qu’il peut avoir avec l’économie végétale ; on sait seulement qu’il se décompose en l’agitant très-fortement dans l’eau, & qu’il est méphitique à un haut degré. M. M.
AIRELLE, ou MIRTILLE. (Voyez Planche 7, p. 287) M. Tournefort place ce petit arbuste dans la section six de sa vingtième classe, qui comprend les arbres & arbrisseaux à fleurs monopétales dont le calice devient une baie. D’après Bauhin, il la désigne ainsi : Vitis idœa, foliis oblongis, crenatis, fructu nigricante, M. le chevalier Von Linné la classe dans l’octandrie monogynie, & la nomme vaccinium myrtillus.
Fleur, d’une seule piece, imitant un grelot divisé par ses bords en quatre ou cinq parties recourbées en dehors. Le calice est petit, posé sur le germe, & il persiste jusqu’à