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deux poignées dans deux livres d’eau.


AIGRETTE. Terme de botanique, en latin pappus ; il désigne une espèce de brosse ou pinceau de poils ou de filets assez déliés, qui surmonte les graines de la plupart des fleurs composées. Les semences de laitues, de laiteron, du chardon, de la dent de lion, &c. sont garnies de ce plumet. L’aigrette est réputée simple, lorsqu’elle n’est composée que d’un faisceau de poils ; & on l’appelle branchue, lorsqu’elle se divise en rameaux, comme dans la fleur de scorsonère, du chardon-bénit, &c. elle repose quelquefois immédiatement sur le sommet de la semence, & on la nomme alors aigrette sessile ; pédiculée, quand elle porte sur un pivot ou pédicule particulier.

La figure 1 représente une graine de dent de lion avec son aigrette. (Voyez pour la Planche, le mot Anthère) A, la graine ; B, le pédicule de l’aigrette ; C, l’aigrette. La fig. 2, celle du salsifis vue au microscope ; & la fig. 3, celle du laiteron ; la première & la seconde sont pédiculées, & la troisième est sessile.

Dans le nombre des semences, les unes sont destinées par leur propre poids à tomber au pied de la tige qui les a portées, à ne pas s’éloigner du lieu de leur naissance, enfin à germer dans ces mêmes lieux ; d’autres, au contraire, sont destinées pour se répandre au loin, & aller chercher sur un nouveau sol la nourriture & la fécondité. C’est pour remplir cette loi de la nature, qu’elle les a pourvues de ces panaches légers dont on vient de parler. À peine ces graines ont-elles atteint le dernier degré de maturité, que, détachées de leur tige par les vents, elles voltigent dans les airs, se dispersent de tous côtés, & enfin se transplantent loin du lieu qui les a vu naître. M. M.


AIGREUR. Lorsque l’estomac, à la suite de mauvaises digestions répétées, est rempli de substances acides ou acescentes, qui produisent des rapports d’un goût aigre, quelquefois salé, on appelle cette maladie des aigreurs : on parvient aisément à guérir cette indisposition, en faisant usage de magnésie blanche, à la dose d’une cuillerée à café, deux à trois fois par jour ; on y joint, avec succès, dix à douze grains de rhubarbe, & on purge le malade de tems en tems avec des purgatifs amers. L’estomac qui joue un rôle si important dans l’économie animale doit être singuliérement ménagé ; si ses fonctions se troublent, la machine entière se retient bientôt de cet état. (Voyez Acidité & Maladie de l’estomac.) M. B.


AIGUES, (maladies). On entend communément par aiguë une douleur vive & très-forte ; on donne le nom de maladies aiguës à celles qui prennent subitement, & qui se terminent en un très-court espace de tems. Il est aisé de distinguer les maladies aiguës de toute autre, en ce que, dès le premier jour, le malade est forcé de se tenir au lit. Ce genre de maladies ne dure jamais plus de quarante jours. (Voyez le mot Maladie, pour le tableau des maladies, leur généralité, leurs