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le théâtre nouveau

fondateurs de théâtres populaires l’historique de leurs entreprises, et les réflexions suggérées par leurs expériences. Ainsi eût été préparée la matière des discussions du Congrès. — Pour des raisons indépendantes de la volonté des organisateurs, le projet, d’ailleurs trop vaste, dut être abandonné ; mais il fut repris par eux, six mois plus tard, sur un terrain plus restreint et plus précis : celui d’un théâtre populaire parisien.[1]

Le 5 novembre 1899, la Revue d’art dramatique publia une lettre au ministre de l’instruction publique, le priant d’appuyer ses efforts pour fonder un théâtre populaire à Paris, en nommant un délégué, chargé d’étudier à l’étranger, surtout à Berlin, le fonctionnement des théâtres populaires existants. En même temps, la Revue ouvrait un concours, dont le prix, de 500 francs, devait être donné à l’auteur du meilleur projet de théâtre du peuple ; elle constituait, pour l’examen des manuscrits, un jury composé de Henry Bauer, Lucien Besnard, Maurice Bouchor, Georges Bourdon, Lucien Descaves, Robert de Flers, Anatole France, Gustave Geffroy, Jean Jullien, Louis Lumet, Octave Mirbeau, Maurice Pottecher, Romain Rolland, Camille de Sainte-Croix, Édouard Schuré, Gabriel Trarieux, Jean Vignaud, Émile Zola. Le Comité eut une douzaine de réunions à la Revue d’art dramatique, de novembre 1899 à février 1900. Une délégation se mit en rapport avec le ministre Leygues. Celui-ci se rendit parfaitement compte de l’importance d’un théâtre populaire parisien ; mais tout en prodiguant

  1. On trouvera aux documents de la fin, numéro V, le résumé de ces projets, et des travaux qui suivirent, à la Revue d’art dramatique.
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