SUR L’INSTRUCTION DES INDIGÈNES EN ALGÉRIE
Nous avons inséré, dans notre numéro d’avril dernier, une lettre adressée à M. le directeur de l’enseignement primaire par Mme C. Coignet, lettre renfermant des notes prises pendant un voyage en Algérie, suivies de quelques propositions relatives aux réformes qui pourraient être réalisées dans l’enseignement des indigènes. Nous avons eu soin d’ajouter que la Revue pédagogique publiait la lettre de Mme Coignet à titre de document pouvant contribuer à éclairer la situation,
Le Bulletin universitaire de l’académie d’Alger a réimprimé, dans son n° 39, la lettre en question, en la faisant suivre de très intéressantes observations de M. le recteur de l’académie d’Alger, M. Jeanmaire. Ces observations sont trop étendues (elles occupent 41 pages grand in-8°) pour qu’il nous soit possible de les reproduire in-extenso ; mais nous tenons à en placer sous les yeux de nos lecteurs les passages essentiels. L’appréciation d’un homme aussi bien placé que M. Jeanmaire pour juger des choses scolaires de l’Algérie ne peut laisser personne indifférent ; et ceux qui voudront se faire une opinion sur la grave question de l’enseignement des indigènes devront méditer les faits que M. le recteur d’Alger offre à nos réflexions, ainsi que les conclusions que lui suggère une longue expérience.
Nous allons donc extraire de l’important travail de M. Jeanmaire un certain nombre de pages particulièrement instructives. et attachantes.
Et tout d’abord, voici des remarques relatives à l’obligation scolaire :
La question n’est pas aussi simple que l’auteur (Mme Coignet) se l’imagine[1]. L’obligation scolaire est appliquée aux garçons indigènes dans quelques douars de la commune mixte de Fort-National. Elle y est acceptée sans difficulté. Elle pourrait être subie sur quelques autres
- ↑ Voir la lettre de Mme Coignet, p. 337, premières lignes.