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NOTES ET COMMUNICATIONS

qu’on ait réduit de moitié la durée de l’épreuve écrite et n’admettrait qu’une réduction d’une heure ; il admet la communication à la commission du dossier pédagogique des candidats, mais à titre de renseignement officieux et pourvu que la liberté de la commission reste entière ; enfin il demande que tous les inspecteurs primaires du département fassent partie du jury. « En somme, conclut-il, avec quelques modifications dans la forme plus que dans le fond, l’examen tel qu’il a été institué par l’arrêté du 30 décembre 1884 permet, à mon avis, de juger avec une certitude suffisante l’aptitude pédagogique des instituteurs. »

Un quatrième correspondant, un instituteur du Lot-et-Garonne, déclare que l’examen du certificat d’aptitude, tel qu’il a lieu aujourd’hui, est beaucoup trop difficile, et qu’on s’y montre trop exigeant. « Nous ne savons pas au juste comment les examens se passent ailleurs, dit-il, mais dans le département de Lot-et-Garonne il n’y a guère qu’un candidat heureux sur six ou sept aspirants. La plupart de ceux qui sont refusés ont de quatre à dix ans d’exercice, la moitié environ sont munis du brevet supérieur, un certain nombre sont directeurs d’écoles importantes et beaucoup sont de très bons maîtres ; la preuve, c’est que leur école marche bien et qu’ils ont acquis la confiance des parents… Dans ces conditions, le projet de loi voté par le Sénat condamnerait les deux tiers des instituteurs à rester indéfiniment stagiaires ou à abandonner l’enseignement. » Il faudrait, selon l’instituteur que nous citons, introduire de sérieuses et profondes modifications et dans la composition des commissions et dans la manière de juger les épreuves.


M. Estienne, inspecteur primaire à Brest, nous écrit que les appréhensions manifestées par M. Caïre, dans la lettre que nous avons reproduite (numéro du 15 mai 1836, p. 446), relativement au succès des conférences d’instruction civique inaugurées en Bretagne, sont tout à fait dépourvues de fondement, comme le prouvent les résultats obtenus en quelques mois.

« Il a été ouvert, dit M. Estienne, neuf cours d’adultes d’enseignement civique dans des communes rurales dont la population varie entre 619 et 7,002 habitants. Ils sont faits par les instituteurs de ces localités, le dimanche, soit après la messe, soit avant les vêpres ; ils sont suivis par un nombre d’auditeurs qui n’a jamais été inférieur à vingt et qui a atteint deux cents. Ces débuts sont assez satisfaisants, je crois ; je remercie donc mon collègue de m’avoir offert l’occasion d’en dire un mot. »