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RAPPORT SUR L’INSTRUCTION PUBLIQUE
EN ALGÉRIE



Monsieur le Ministre,

Chargé pour la troisième fois d’une mission d’inspection générale en Algérie, j’ai pu faire, à dix ans de distance, un certain nombre d’observations comparatives qui n’étaient pas de nature à figurer dans mes rapports particuliers. J’ai l’honneur de les soumettre à votre haute appréciation.

En ce qui concerne l’instruction publique européenne, le progrès accompli depuis dix ans résulte des efforts accumulés dès le premier jour ; mais un peut regarder comme un problème récemment posé et non encore résolu la question de l’éducation des indigènes et des meilleurs moyens de propager la langue française parmi ces populations mixtes, soumises à notre empire, mais ne comprenant encore rien à nos lois. Cependant un même système doit embrasser à la fois la plus haute culture intellectuelle et les premiers remèdes apportés à la barbarie : telle est la tâche qui incombe à la France et à la République.

Enseignement supérieur.

En 1815, époque de ma dernière inspection, l’enseignement supérieur n’était représenté, en Algérie, que par l’École préparatoire de Médecine, qui comptait alors 87 étudiants, dont dix indigènes. Aujourd’hui, 81 étudiants inscrits à cette École appartiennent à la nationalité française ; elle ne compte plus que 5 étudjants indigènes musulmans, boursiers de l’État. On dit qu’il est difficile d’en faire des médecins de colonisation ; cependant, à Constantine, l’officier de santé le plus occupé, même auprès de la clientèle européenne, est un Arabe francisé,

L’École de Droit, de création plus récente, comptait, au 31 décembre 1885, 132 étudiants français inscrits et suivant les cours, plus 88 étudiants français dispensés de l’assiduité et seule-