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Nouvelle série. — Tome Ier.
15 Décembre 1882.
N°6.

REVUE PÉDAGOGIQUE

DE L’ÉDUCATION DES FILLES[1]


On connaît l’économie de la loi du 21 décembre 1880[2]. Pour en apprécier toutes les dispositions de détail, il faut attendre l’expérience, qui prononcera. Mais dès aujourd’hui on peut juger l’intention générale du législateur et sa pensée. Sur ces trois points essentiels : le mode d’éducation applicable aux filles, les programmes des cours, le but et l’esprit de l’enseignement, les principes sont posés.

La presse et le Parlement les ont discutés, en s’appuyant de l’autorité des expériences faites en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Angleterre, en Russie. Il est bon de se rendre compte de ce qui se fait à l’étranger. C’est souvent un stimulant nécessaire, toujours un contrôle utile[3]. Toutefois ce qu’on a pu exécuter de sage et d’heureux dans les pays voisins ne doit pas nous faire oublier nos propres tentatives. Peut-être surtout avons-nous le droit de nous rappeler que la bonne fortune nous est échue d’établir les principes avant tout le monde, et qu’en cette matière, comme en tant d’autres, nous avons nos classiques. Je ne parle pas seulement de Fleury, de Fénelon, de l’abbé de Saint-Pierre, de Rollin, de Turgot, de Rousseau,

  1. Cette étude est extraite d’un Mémoire sur l’enseignement secondaire des filles, lu au Conseil académique de Paris et à l’Académie des sciences morales et politiques. Après avoir fait l’historique des efforts tentés en France, et notamment à Paris, pour établir cet enseignement, l’auteur examine les principes sur lesquels repose la loi du 21 décembre 1880.
  2. Il s’agit de la loi qui institue les lycées et collèges de jeunes filles.
  3. Voir les substantiels rapports de M. Camille Sée, dans l’intéressant volume où il a réuni tous les documents, discours, projet, arrêtés, qui se rapportent à la loi (Hetzel, 1881).