SITUATION FAITE AUX INSTITUTEURS-ADJOINTS
anciens élèves-maîtres des écoles normales
Monsieur le Directeur,
La Revue pédagogique est à bon droit considérée comme une tribune libre, où tous les partisans de l’enseignement primaire peuvent publier les idées qu’ils croient justes ou favorables au développement de l’instruction populaire. Je viens aujourd’hui vous demander d’intervenir en faveur des agents les plus modestes et les plus déshérités de nos écoles publiques : j’ai nommé les instituteurs-adjoints, qui, en beaucoup d’endroits, sont aussi peu favorisés qu’en 1850. Que dis-je ? à cette époque éloignée, les sous-maîtres, comme on les appelait alors, prenaient leur mal en patience, parce qu’ils étaient soutenus par l’espoir d’en être délivrés, après une courte épreuve de moins d’une année,
Aujourd’hui les élèves-maîtres des écoles normales subissent un stage de quatre ans et demi et jusqu’à six années avant de devenir instituteurs titulaires ; et il en est trop qui pendant ce temps sont réduits à recourir à leurs familles, ordinairement peu aisées, pour suffire à leurs besoins et se vêtir modestement.
À qui faut-il s’en prendre si les débuts de l’enseignement sont assez pénibles pour éloigner des écoles des jeunes gens instruits, qui s’effrayent à bon droit des épreuves longues et dures qu’il leur faut supporter ? Aux instituteurs des grandes écoles, aux inspecteurs d’académie et aux inspecteurs primaires.
Sous la législation de 1850, les adjoints des écoles publi-