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LE MAÎTRE D’ÉCOLE DANS LES OASIS



Dans tous les pays musulmans, c’est une règle générale, et à peu près absolue, qu’à côté de chaque mosquée ou de chaque chapelle il y ait une école ; mais l’instruction, pas plus que le culte, n’a ni budget, ni subvention alloués par l’administration. Les mosquées et les chapelles sont fondées par des personnes pieuses, ou par de hauts fonctionnaires, qui immobilisent des propriétés dont le revenu est consacré à l’entretien de l’édifice et à la rétribution du personnel du culte. Dans les dépendances de la mosquée il y a toujours un local affecté à l’école des jeunes enfants, et c’est l’administration des revenus des mosquées qui est chargée de l’ameublement et de l’entretien de ce local.

Lorsqu’il ne se trouve pas de mosquées dans le quartier, les habitants se cotisent pour la location d’une salle et pour l’achat des fournitures, très simples d’ailleurs. L’école primaire s’appelle mekteb (lieu où l’on apprend à écrire) ; dans plusieurs localités, on préfère le mot mesid, que le grammairien Djawaliki considère comme une altération de mesdjed.

L’instituteur ou mouaddeb cumule le plus souvent avec ses modestes fonctions celles d’imam (directeur de la prière), de kaïm (sacristain), ou de moueddin (qui annonce la prière). Dans les mosquées dont l’école dépend, un traitement et des prestations en nature lui sont attribués pour les fonctions du culte qu’il remplit, mais il ne reçoit aucun subside pour les leçons. Les parents des