hommes libres incapable d’acquérir la vertu et d’en pratiquer les actes. Voilà pourquoi nous appelons mécaniques les arts qui tendent à altérer les bonnes dispositions du corps, et tous les travaux dont on reçoit un salaire ; car ils ne laissent à la pensée ni liberté ni élévation[1]. » Les sciences libérales quant à leur objet peuvent elles-mêmes, dans l’opinion d’Aristote, devenir illibérales, si on les étudie avec l’intention de s’en faire un moyen d’existence. Comment le fils du médecin Nicomaque a-t-il pu penser ainsi ? Mais il est probable que les clients de Nicomaque rémunéraient ses soins comme ceux de Cicéron payaient les plaidoiries de leur avocat, et que leur reconnaissance, suivant l’expression d’un savant et spirituel historien du grand orateur latin[2], savait trouver quelque forme ingénieuse qui ne blessât pas les préjugés de l’époque. Il n’appartient pas à notre sujet de démontrer l’absurdité du mépris dans lequel l’antiquité tenait les professions salariées ; si le préjugé n’a pas disparu autant qu’on pourrait le croire dans les opinions et dans les mœurs, du moins la philosophie ne l’avoue plus comme une doctrine, et elle l’a définitivement condamné.
D’après la remarque d’Aristote, les objets que l’on enseignait alors à la jeunesse pouvaient se réduire aux quatre suivants : les lettres, la gymnastique, la musique, et enfin la peinture, que quelques-uns joignaient aux trois autres[3]. Térence, imitateur des comiques contemporains d’Aristote, et qui n’a fait souvent que les traduire, nous le confirme dans ces vers de l’Eunuque[4] :