de
l’histoire religieuse
du XVIIe siècle
Pour juger la conduite de la Compagnie du Saint-Sacrement à l’égard des réformés, il ne serait sans doute pas déplacé de rappeler au préalable que la situation dans l’État de ces « hérétiques » qu’ils poursuivirent était toute différente de celle des « juifs, mahométans, adamites, anabaptistes[2] » et autres « ennemis du nom chrétien, » proscrits perpétuels. La « tolérance » de la religion protestante, ordonnée par le Roi, organisée par les lois, admise implicitement, et parfois même explicitement, par le clergé de France, était en somme obligatoire pour des consciences catholiques, et cette obligation limitait leur droit de propagande. Mais si, négligeant la légalité, nous considérons ici seulement la réalité ; si, comme il faut toujours essayer de le faire avant de juger, nous avons égard aux circonstances, nous n’en trouvons vraiment aucune, je ne dis pas qui justifie, mais qui excuse l’acharnement de la Compagnie contre les protestans.
- ↑ Voyez la Revue du 1er juillet et du 1er août.
- ↑ Tous les textes officiels du temps font une distinction expresse entre ces sectes de mécréans ou d’« innovateurs « et la « religion » tolérée par les édits laquelle est ainsi nommée à la suite de la religion catholique.