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LA
FRANCHE-COMTÉ

DEUXIÈME PARTIE[1]


V. — LES ÉTATS, LE PARLEMENT.

« Au-delà du chemin romain, qui va de Besançon à Langres, sont les gabelles, impôts et servitudes royales ; au-delà les nobles libertés de la franche terre de Bourgogne. » Maintenir, augmenter les vieilles franchises du comté, organiser la justice, élever la bourgeoisie et s’appuyer sur elle pour porter la hache dans la forêt féodale, imprimer à leur propre autorité ce caractère d’ordre et d’harmonie qui est comme le pressentiment des temps nouveaux, telle se manifeste, pendant un siècle et plus, la politique des ducs de Bourgogne, de ceux qu’on appelait parfois les grands-ducs d’Occident, parce qu’ils étaient les plus puissans princes de l’Europe sans titre de roi[1]. Philippe le Hardi (1384-1404) s’attribue le droit de faire

  1. a et b Voir la Revue du 15 mai 1893. - De Barante, Histoire des ducs de Bourgogne. — Gingins de La Sarraz, les Sires de Montfaucon. — Suchet, Jean de Granson (Mémoires de l’Académie de Besançon, année 1879). — J. Foster Kirk, Histoire de Charles le Hardi, duc de Bourgogne. — Clerc, Histoire des États et des libertés publiques en Franche-Comté, 2 volumes. — Estignard, le Parlement de Franche-Comté, 1674-1790,2 volumes, Plon.