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simplicité et complexite des sociétés

embrassé, infiniment supérieure à la culture
un crinoïde, pentacrinus asteria
Un quart de grandeur naturelle.
(Voir page 518)
primitive par les forces mise en mouvement, est complexe et diverse, obérée de survivances, forcément incohérente et contradictoire, sans unité, poursuivant à la fois des objectifs opposés. Dans les sociétés de la préhistoire et du monde encore réputé sauvage, l’équilibre peut s’établir facilement parce que l’idéal en est simple[1], et par suite telles peuplades, telles races primitives, très peu développées par les connaissances scientifiques, n’ayant que des arts rudimentaires et menant une vie sans grande variété, ont pu néanmoins atteindre un stade de justice mutuelle, de bien-être équitable et de bonheur dépassant de beaucoup les caractères correspondants de nos sociétés modernes, si infiniment complexes, entraînées par les découvertes et les progrès partiels dans un élan continuel de rénovation, mêlé diversement à tous les éléments du passé. Aussi, quand nous comparons notre société mondiale, si puissante, aux petits groupes imperceptibles des primitifs qui ont réussi à se maintenir en dehors des « civilisateurs » — trop souvent destructeurs —, nous pouvons être portés à croire que ces primitifs nous étaient supérieurs et que nous avons rétrogradé sur le chemin des âges. C’est que

  1. Guillaume de Greef, Sociologie générale élémentaire, leçon XI, page 39.