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bulgares, arabes, serbes et grecs

à laquelle les Huns peuvent passer pour civilisés » (A. Lefèvre), avaient fait leur apparition dès avant l’an 500 sur les bords du
rois sassanides sculptés sur les parois du zagros
D’après une photographie de J. de Morgan
(Mission archéologique en Perse.)
Danube[1] et presque chaque hiver traversaient le fleuve en quête d’esclaves et de richesses ; on cite notamment l’incursion de 538, où, ravageant la Péninsule jusqu’à Corinthe, ils ramenèrent vers les Carpates 120 000 prisonniers. Puis, lorsque l’empire d’Orient se fut un peu habitué à ces déprédations périodiques, survinrent les Avares, autre peuple hunnique. Vers 550, ils traversent le Dniestr ; vingt ans plus tard, en une sorte d’alliance avec les Longobards, passant à cette époque en Italie, ils ont formé, de la Theiss au Caucase, un vaste empire avec lequel les princes du Bosphore ont plus d’une fois à compter.

Mais, grâce à ce contact intime, Bysance devint pour le monde hunnique et slave ce que Rome avait été pour le monde germanique[2] : de hordes toujours en mouvement, elle fit des populations sédentaires agricoles ; aux païens sanguinaires, elle enseigna les formes de la religion chrétienne et donna une langue littéraire à tous ces ignorants. Les Serbes sont un exemple de l’influence civilisatrice de Constantinople[3]. Pressé par le danger, Heraclius fit appel à ces tribus slaves

  1. Voir Cartes Nos 269, 270, 275, 276 et p. 347, 349, 377, 379.
  2. Fr. Harrison, cité par J. Morley, Nineteenth Century, 1904.
  3. Ad. Avril, La Serbie chrétienne.