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adaptation des barbares à leur milieu

les bandes de « Circoncellions », vagabonds et batteurs d’estrades[1]. Ces alliances mêmes contribuèrent à les croiser d’éléments étrangers, N° 271. Val d’Anniviers.
(Voir page 350.)

et, malgré leur orgueil de race qui interdisait aux chefs le mariage avec des Romaines, les familles pures étaient devenues rares au commencement du VIe siècle. Puis vinrent les infortunes militaires : réduits en nombre et en vertu, les Vandales ne purent plus soutenir le choc des Bysantins, auxquels étaient alliés des mercenaires barbares ; leurs jeunes hommes furent tués ou faits prisonniers, emmenés à Constantinople, et les femmes entrèrent de gré ou de force dans les familles romaines. Le nom de ces Vandales qui avaient fait trembler le monde ne fut plus même prononcé cent années après Genseric : on cherche vainement les traces de leur passage dans le continent africain, et l’on doit considérer comme un paradoxe la théorie de Löher, qui voit les fils des Vandales dans les anciens Guanches des Canaries[2]. Comment aurait pu s’accomplir le mystérieux exode ?

  1. Fr. Martroye, Une Tentative de Réveil social en Afrique.
  2. F. von Löher, Nach den glücklichen Inseln.