Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/321

Cette page n’a pas encore été corrigée

V LIVRE, T. III, P. I. ■^i^

écrivain de prédilection. Retenu, du reste, dans la complète expression de son opinion parle peu d’espace dont il disposait au bas des pages, il réservait ses arguments, ses observations de détail, pour un mé- moire étendu, dont il a souvent causé avec moi, mais qui n’a jamais été rédigé définitivement, et dont il a, dit-on, détruit les matériaux peu de temps avant sa mort.

Parmi les lectures d’histoire faites ù la Sorbonne en 1876, par les membres des Sociétés savantes des dé- partements, figure un mémoire iiititulé (luelques pages sur cette question : le v’ livre de Rabelais est-il authen- tique ? par M. Damien, professeur à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand. Ces mémoires ne sont pas publiés, mais seulement analysés dans la Revue des sociétés savantes (6" série, t. m, mars-avril 1876, p. 296) qui résume ainsi l’opinion de M. Damien : « Il a conclu en disant que les qualités de cette œuvre posthume prouvaient, aussi bien que ses défauts, que Rabelais n’en pouvait pas être l’auteur ; tout au plus était-il permis de penser qu’il y avait pris une part difficile II déterminer. »

Tous ces doutes, fort légitimes, ne reposent pas uniquement sur des appréciations, mais aussi sur des faits matériels. Il est certain qu’il y a des passa- ges du V livre qui n’ont pu être écrits qu’après la mort de Rabelais. (Voyez ci-après, p. 327, la note sur la 1. 17 de la p. 70, et, p. 335, la note sur la 1. 15 de la p. 1 16)

S’il est permis de faire des conjectures, et dans l’état actuel de la question on ne peut guère essayer autre chose, je hasarderai l’opinion suivante. Le plus pro- bable, à mon sentiment, est que Rabelais a laissé divers fragments, les uns destinés peut-être aux livres antérieurs, mais supprimés comme trop hardis, les autres qui n’étaient que des projets, des brouillons ; le grand écrivain n’avait pas encore « léché l’ours. » De tout cela un très indigne imitateur a voulu composer