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pantagruel, t. i, p. 362-363

(Édit. de la Société de l’histoire de France, t. VII, p. 98). Brantôme avait écrit évidemment : « coupe testée. » Ce n’est pas, du reste, le seul endroit où il parle de ce chapitre, car, blâmant ailleurs (t. VI, p. 53) les grands, il s’écrie : « Je les envoyé tous aux enfers de M. noſtre maiſtre Rabelais, où il les faict ſi pauvres & malotrus haires, que l’on en aura la raiſon là-bas. »


Huet cite la Nécyomancie de Lucien comme ayant fourni plusieurs traits à ce morceau. (Baudement, Les Rabelais de Huet, p. 25). — Merlin Coccaie a écrit aussi une description burlesque des enfers, que Rabelais connaissait bien et à laquelle il fait allusion lorsqu’il attribue à cet auteur un livre De patria diabolorum. Voyez ci-dessus, p. 186, la note sur la l. 2 de la p. 251.*

On voit que Rabelais s’est complu à écrire ce chapitre, où sa verve bouffonne s’est donné pleine carrière. Dans la première édition, l’énumération des damnés est beaucoup plus courte que dans les suivantes. Quelques noms propres, francisés dans celles-ci, s’y trouvent sous leur forme latine : Coccytus, Antiochus, Romulus. Les autres variantes, sauf deux ou trois que nous avons relevées, n’ont aucune importance. Quant au motif qui a fut attribuer à chaque souverain, à chaque héros, telle ou telle profession, c’est quelquefois un simple rapport de son, un pur jeu de mots, qui se rapporte ou au nom du personnage, ou à quelque circonstance de sa vie. Le Duchat et Éloi Johanneau ont tâché de les expliquer presque tous. Burgaud des Marets les a négligés entièrement. Nous prendrons un moyen terme et signalerons seulement les interprétations qui présentent quelque vraisemblance.

* Merlinus Coccaius de patria diabolorum. « Merlin Coccaie (Théophile Folengo), De la patrie des diables. » Il a décrit l’enfer dans sa Macaronée, à laquelle Rabelais a fait plus d’un emprunt.

Page 363, l. 12 : Diamerdis. Premières édit. : Aloes. D’après les Recherches italiennes & françaises d’Oudin, diamerdis se dit quelquefois d’une préparation de sauge, médicament fort employé pour la guérison des plaies : « Confettione di Saluia ſeluatica. Item, merda. » Dans la facétie intitulée La vraye Medecine qui guariſt de tous maulx & de pluſieurs autres (Recueil de Poés.françoises,