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DE PHYSIQUE.

physicien, se remplit spontanément, qui regagne continuellement ce qu’on lui enlève, et qui seroit inépuisable si les corps humides, dont la pile est composée en partie, étoient à l’abri du desséchement.

502. Nous avons vu (437) que la décharge d’une batterie déterminoit la fusion d’un fil métallique à travers lequel on la faisoit passer. On obtient beaucoup plus facilement un effet analogue, en se servant de la pile. Il suffit alors de toucher à la fois les deux extrémités de cette pile avec un fil de fer : on voit naître une étincelle à l’endroit du contact, et si la pile est fortement chargée, le fil devient incandescent, et se fond sur une longueur plus ou moins considérable.

503. Tout ce qui précède nous conduit à comparer les effets de différentes piles que l’on suppose varier entre elles par le nombre et par l’étendue des disques. Nous adopterons ici les résultats auxquels Van-Marum est parvenu, dans des expériences faites avec la sagacité et l’exactitude que tout le monde lui connoît[1]. Nous avons vu (487) qu’à mesure qu’on augmente le nombre des disques dont la colonne est composée, elle agit, toutes choses égales d’ailleurs, avec plus d’énergie, à raison d’un plus haut degré de tension. Mais si l’on suppose deux colonnes formées d’un nombre égal de disques, dont les diamètres diffèrent sensiblement de l’une à l’autre, qu’arrivera-t-il, si l’on soumet ces colonnes aux mêmes expériences ? D’après les observations de Van-Marum, les tensions seront égales des deux côtés ; il n’y aura pas de différence sensible dans la force

  1. Annales de Chimie ; 30 frimaire ans 10, p. 289 et suiv.
Tome ii.
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