Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
412
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

un grand nombre de lunettes achromatiques, l’objectif est formé simplement de deux verres, l’un convexe d’un côté et concave de l’autre, qui est de flint-glass, l’autre bi-convexe, qui est de crown-glass, et dont une des convexités s’emboîte dans la concavité du premier. D’autres lunettes ont leur objectif composé d’un verre bi-concave de flint-glass placé entre deux verres bi-convexes de crown-glass. Ces lunettes sont plus parfaites que les précédentes.

899. La construction que nous venons de décrire ne corrige l’aberration de réfrangibilité que par rapport à l’objectif, elle laisse subsister celle qui provient de l’oculaire ; mais comme le court trajet que les rayons qui sortent de ce verre ont à faire pour arriver à l’œil ne leur permet que de subir une assez légère séparation, on regarde l’aberration qui en résulte comme susceptible d’être négligée : l’objectif a fait l’essentiel ; le reste est de nature à pouvoir être toléré par l’œil.

900. Nous venons de parler des instrumens qui font franchir à l’œil des distances immenses ; nous devons faire connoître aussi ceux qui donnent pour lui de la grandeur aux atomes. Le microscope à deux verres a beaucoup d’analogie avec le télescope astronomique (879). L’objectif gh (fig. 157) est très-petit et très-convexe ; on place l’objet ab un peu plus loin que le foyer de ce verre, d’où il suit que les rayons de chacun des faisceaux, qui vont de a en a′ et de b en b′, lesquels rayons sortiroient parallèles si l’objet étoit exactement au foyer, ne s’inclinent que peu l’un vers l’autre ; en sorte qu’ils forment une image renversée a′b′ de l’objet, à une grande distance de l’objectif, et qui par conséquent a déjà