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DE PHYSIQUE.

des astronomes, des naturalistes, et de toute cette classe d’observateurs qu’on a désignés sous le nom de savans aux yeux de lynx.

878. Les effets des télescopes et des microscopes dépendent en général de ce qu’un premier verre fait naître, dans l’espace compris entre lui et le suivant, une image que celui-ci transporte à son tour derrière un nouveau verre, et ainsi de suite, de manière que la dernière image devient comme l’objet immédiat de la vision ; et toute la théorie relative à ce sujet consiste à déterminer la construction la plus avantageuse pour rendre cette dernière image aussi distincte, aussi grande et aussi éclairée qu’il est possible. L’œil qui reçoit cette image fait, en quelque sorte, partie du télescope ou du microscope, et l’ensemble de l’un et l’autre forme comme un seul instrument d’optique, ou, si l’on veut, un œil unique, qui réunit toute la puissance de la nature et de l’art pour élever la vision à son plus haut point de perfection.

879. Le plus simple de tous les télescopes est celui qui porte le nom de télescope ou de lunette astronomique ; il est composé de deux verres convexes, dont l’un gh (fig. 150), qui est tourné vers l’objet, s’appelle objectif, et l’autre kn, situé vers l’œil o, est l’oculaire. Ce dernier a plus de convexité que l’autre, et son foyer r se confond avec celui de l’objectif gh, en sorte que cl est égale à la somme des distances focales. L’œil placé au point o, où est situé l’autre foyer de l’oculaire, reçoit des rayons dont les impressions sur la rétine y représentent l’objet renversé et très-amplifié.

Il est aisé de juger, d’après la seule inspection de la figure, que l’objectif gh produit d’abord en ab une