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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

image de l’objet très-éloigné AB, semblable à celle dont nous avons exposé précédemment la formation (859), et que l’on pourroit recevoir immédiatement, en plaçant un carton blanc à la distance rc du centre de l’objectif. Cette image se trouve substituée au véritable objet, et les pinceaux kbm, nax, etc., qui partent de ses différens points, et dont les rayons ne sont autre chose que les prolongemens de ceux qui ont passé à travers l’objectif, se replient dans l’oculaire, de manière qu’en repassant dans l’air, ils concourent vers l’œil suivant des directions zo, po, en même temps que les rayons de chaque pinceau perdent presque toute leur divergence, ce qui donne de la netteté à l’image au fond de l’œil. D’une autre part, l’angle zop sous lequel l’œil aperçoit l’objet fictif ab étant beaucoup plus grand que celui sous lequel il verroit le véritable objet, la grandeur apparente se trouve considérablement augmentée ; et l’on prouve, par la géométrie, qu’elle est à la grandeur sous laquelle l’œil verroit immédiatement l’objet, comme la distance focale de l’objectif est à celle de l’oculaire[1].

  1. Soit AB (fig. 151, Pl. XXIV) le diamètre d’un objet très-éloigné, tel que la lune ; soient m, r les foyers des rayons parallèles, relativement à l’objectif gh, et r, f ceux des mêmes rayons à l’égard de l’oculaire kn. On pourra toujours supposer, à cause de la grande distance à laquelle l’objet est situé, qu’un rayon parti d’une des extrémités, telle que A, de cet objet, après avoir passé par le foyer m, aille rencontrer la lentille gh ; d’où il suit qu’il en sortira suivant une direction telle que hn, parallèle à l’axe Rr, et qu’après avoir subi une nouvelle réfraction dans la lentille kn, il se dirigera vers le foyer f. Conce-