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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

ce cas les amplitudes d’aberration divergent à l’égard de cette diagonale, ainsi qu’il a été dit plus haut (843). Donc si l’œil étoit placé de manière à recevoir ces mêmes rayons qui sont perdus pour lui, leur distance nl étant plus grande que la distance ko, le point de concours imaginaire de ces rayons, derrière la surface adeh, seroit plus éloigné que celui des rayons ordinaires kr, os.

Concluons de là que les lois suivant lesquelles se réfractent les rayons d’aberration, tendent, en général, à rendre la distance entre ces rayons, pris de deux côtés opposés, plus grande que celle entre les rayons ordinaires, pris d’après la même condition.

Or, cette augmentation de distance, que nous venons de trouver en comparant ensemble les rayons ordinaires qui composent le cône pkosr et les rayons d’aberration correspondans, devant toujours avoir lieu, proportion gardée, pour les autres rayons d’aberration qui sont à portée de l’œil, et lui font voir l’image d’aberration, il en résulte que la réfraction d’aberration tend à élargir la plus petite base du cône tronqué, plus que ne le fait la réfraction ordinaire. Donc si l’on suppose ce cône prolongé derrière la surface réfringente, le point de son axe, relativement auquel toutes les directions se compensent, doit se trouver plus reculé par rapport à l’œil et à la surface réfringente, que le point correspondant du cône formé par les rayons ordinaires. Donc le lieu apparent de l’image d’aberration sera aussi plus éloigné que celui de l’image ordinaire.

Si l’on conçoit que le rayon visuel soit incliné en sens contraire vers le point a, on aura des conclusions

analogues ,