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DE PHYSIQUE.

certain degré d’obliquité, on apercevra très-sensiblement l’image réfléchie par la surface antérieure de la glace, et il y aura même telle inclinaison où elle sera vue plus distinctement que celle qui provient de la surface postérieure.

792. Si l’on se sert, dans cette expérience, d’une bougie allumée, et que l’on tienne toujours l’œil très-incliné, alors au lieu de deux images de la flamme, on en verra cinq ou six placées à peu près sur une même ligne les unes derrière les autres, et qui paroîtront toujours plus foibles à mesure qu’elles seront plus reculées derrière le miroir. Pour expliquer cet effet, supposons que AB (fig. 121, Pl. XIX) représente la coupe du miroir, que r soit un des points radieux qui composent la flamme de la bougie, et qu’il y ait un œil situé en o. Du point r il part un faisceau de rayons qui se dirige suivant re, et dont une partie em, qui est dans un accès de facile transmission (724), pénètre la glace, tandis qu’une autre partie qui se trouve dans un accès de facile réflexion (ibid.), étant repoussée suivant eh, est perdue pour l’œil. La partie em, après s’être réfléchie au contact de la glace et de l’amalgame, arrive au point n, et si les deux surfaces du miroir étoient parfaitement parallèles, cette partie se trouveroit toute entière dans un accès de facile transmission (735) ; mais comme on ne peut pas supposer que le parallélisme soit rigoureux dans tous les points correspondans des deux surfaces du miroir, il suffit qu’il y ait, dans le petit espace situé autour de u et sur lequel tombe le faisceau de rayons mu, quelques points qui donnent une unité d’intervalle de plus ou de moins, pour qu’une partie des mêmes