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DE PHYSIQUE.

et d’un objet qu’il a sous les yeux, ont fourni la véritable cause des dérangemens apparens que présentent les mouvemens périodiques des planètes, suivant que l’on croit voir ces astres ou rétrograder dans leurs orbites, ou accélérer leur vîtesse, ou enfin rester stationnaires pendant un certain temps.

779. Lorsque nous courons en regardant un objet situé à une très-grande distance, et qui est sans mouvement, ou n’en a qu’un imperceptible pour nous, il nous semble que cet objet court avec nous et du même côté ; c’est ce qui arrive, par exemple, lorsqu’en courant nous portons nos yeux vers la lune. Le rayon visuel, toujours dirigé vers cet astre, fait alors des angles si petits avec lui-même, à mesure qu’il change de position, à cause de l’immensité de la distance, que ses directions sont sensiblement parallèles entre elles, en sorte que la lune nous paroît se mouvoir sur l’extrémité de ce rayon ; et comme nous avons le sentiment du mouvement que fait l’œil, d’où part le même rayon, nous en attribuons un semblable à la lune.

Nous avons dit (626) que le mouvement progressif de la lumière, combiné avec celui de la terre dans son orbite, avoit fourni l’explication du phénomène appelé aberration des étoiles. Cette explication, qui ramène à une simple illusion d’optique le phénomène dont il s’agit, trouve ici naturellement sa place.

780. On avoit remarqué dans les étoiles fixes de petits mouvemens que quelques astronomes avoient été tentés de regarder comme une apparence uniquement produite par le mouvement de la terre dans son orbite. Choisissons le caa le plus simple, qui est celui où

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