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DE PHYSIQUE.

oblique sur un plan, est un triangle que l’on déterminera, en menant par le sommet de la verge une droite qui aille toucher le corps lumineux, en faisant le plus petit angle possible avec la verge. Les côtés du triangle seront : 1°. la partie de cette droite, comprise entre le sommet de la verge et le plan donné ; 2°. la verge elle-même ; 3°. la ligne menée par le pied de la verge jusqu’à la rencontre de la droite dont nous avons parlé : cette dernière ligne sera l’ombre considérée sur le plan donné : elle croîtra et décroîtra à mesure que l’angle dont le sommet se confond avec celui de la verge sera plus ou moins grand, c’est-à-dire, à mesure que le corps lumineux s’abaissera ou s’élèvera par rapport au plan donné ; et si ce même corps s’écarte à droite ou à gauche de la position qu’avoit d’abord le triangle qui détermine l’ombre, celle-ci fera sur le plan des mouvemens en sens contraire. C’est sur ces principes qu’est fondée la gnomonique, ou l’art de tracer des cadrans[1].

626. On a cru pendant long-temps que le mouvement de la lumière étoit instantané ; mais cette opinion étoit uniquement fondée sur ce que la vîtesse de

  1. On peut, au moyen de l’ombre projetée sur un terrain horizontal, mesurer à peu près la hauteur d’une tour ou d’un autre objet semblable. On plantera verticalement un bâton, dont on mesurera la partie élevée au-dessus du sol ; on mesurera aussi l’ombre de ce bâton et celle de la tour. Les longueurs des ombres étant proportionnelles aux hauteurs des deux objets qui les produisent, on aura la hauteur de la tour, en multipliant la longueur de son ombre par la hauteur du bâton, et en divisant le produit par la longueur de l’ombre du bâton.