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DE PHYSIQUE.

allongée, soit situé horizontalement, et ne considérons, pour plus de simplicité, que le pinceau qui vient du milieu, et les deux qui viennent des extrémités. L’axe du premier pinceau passant par le centre de la cornée, et tombant à angle droit sur la surface du cristallin, pénètre les différentes humeurs de l’œil, sans y subir de réfraction. Cet axe porte le nom d’axe optique, et est d’un grand usage dans l’explication des phénomènes de la vision. Les autres rayons qui tombent obliquement sur la cornée se réfractent dans l’humeur aqueuse, en convergeant vers l’axe. Leur passage à travers le cristallin augmente cette convergence et en sortant de ce corps lenticulaire pour entrer dans un milieu moins dense, ils prennent un nouveau degré de convergence qui est tel, que le cône qu’ils forment derrière le cristallin a son sommet situé précisément sur le fond de l’œil, où il dessine l’image du point d’où les rayons sont partis pour se rendre à cet organe. Cette marche des rayons est analogue à celle dont nous avons parlé (642), en exposant les effets de la réfraction dans les milieux terminés par des surfaces courbes.

Les axes des deux autres pinceaux en entrant par la cornée se réfractent ainsi que les rayons qui les accompagnent : ces pinceaux se croisent ensuite en passant par le trou de la prunelle, et subissent dans le cristallin et l’humeur vitrée de nouvelles réfractions, dont l’effet est de rapprocher les rayons qui les composent de leurs axes respectifs, en sorte qu’ils forment deux nouveaux cônes dont les bases reposent sur la surface postérieure du cristallin, et dont les sommets tombent sur le fond de l’œil, où ils dessinent de