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DE PHYSIQUE.

654. Newton, après avoir exposé plusieurs autres raisons qui supposent la connoissance de certains effets dont nous parlerons dans la suite, remarque que, dans l’hypothèse où la réflexion se feroit en vertu du choc des rayons contre les molécules solides des corps, les surfaces des miroirs ne pourroient renvoyer la lumière avec cette exactitude et cette régularité qui ont lieu dans la nature. On ne peut présumer que le travail de l’art, en employant le sable, et d’autres matières analogues, réussisse tellement à polir le verre, que les dernières molécules de cette substance deviennent parfaitement lisses, que leurs surfaces soient exactement planes ou sphériques, qu’elles se trouvent toutes tournées dans le même sens, et composent une surface unique qui soit partout semblable à elle-même. Ce qu’on appelle polir le verre, n’est autre chose que rendre imperceptibles pour nos yeux les aspérités qu’ils y apercevoient et les remplacer par d’autres aspérités plus petites. Il en résulte que si la lumière étoit réfléchie par les parties propres du verre, elle se disperseroit de tous côtés sur les surfaces polies avec le plus de soin, comme sur les plus raboteuses. Comment donc arrive-t-il que la réflexion se fasse si régulièrement sur les premières ? Il ne paroît pas que l’on puisse sortir autrement de cette difficulté, qu’en faisant dépendre la réflexion d’une certaine force répandue uniformément sur toute la surface du verre, et dont l’action s’exerce à une très-petite distance. Nous parlerons, dans la suite, de quelques observations qui prouvent que les corps agissent sur les rayons de la lumière.

655. Tout ce qui vient d’être dit acquerra un nouveau

Tome ii.
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