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DE PHYSIQUE.

produites par la pile de Volta. Nous avons vu que la première espèce d’électricité détermine un métal à s’oxyder, tandis que l’influence de l’autre sur l’oxydation est nulle (522). Ritter mit un œil en contact avec l’extrémité de la pile, qui étoit à l’état résineux, auquel cas la rétine, selon lui, acquéroit l’électricité opposée, et il vit ensuite tous les objets teints en rouge ; il les voyoit, au contraire, colorés en violet, lorsqu’ayant appliqué l’œil à l’extrémité vitrée de la pile, il avoit fait passer la rétine à l’état résineux. On sent tout l’intérêt que mérite d’exciter ce résultat, où l’organe de la vue, soumis aux actions combinées de la lumière et de l’électricité, devient comme le point commun qui sert à lier des phénomènes observés jusqu’alors dans des expériences isolées, et avec des instrumens qui semblent n’avoir aucun rapport entre eux. M. Orsted, jeune chimiste danois, recommandable par ses talens, qui a bien voulu nous communiquer ces détails, y a joint la remarque heureuse, que quand les deux électricités opposées produisent de la lumière blanche, en se réunissant, on a la preuve, comme par synthèse, de ce que les expériences précédentes ont offert par voie d’analyse.

4. De la Vision naturelle.

751. Nous avons considéré successivement la lumière comme lancée par les corps dont elle est une émanation, traversant ensuite l’espace avec une rapidité inconcevable et pourtant susceptible d’être mesurée, reçue enfin par les surfaces des corps, dont les unes la réfléchissent,