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DE PHYSIQUE.

si variées sous le même aspect, se diversifient encore en devenant mobiles avec l’oiseau lui-même, dont chaque position produit un jeu de reflets qui disparoissent sous une autre position, pour faire place à de nouveaux reflets, et aller eux-mêmes se reproduire ailleurs : toutes ces belles apparences proviennent de ce que les barbes qui s’insèrent latéralement sur les rameaux des plumes de l’oiseau sont d’une ténuité qui avive les couleurs, et en même temps d’une densité qui n’étant pas beaucoup plus considérable que celle du milieu environnant, fait varier la position des couleurs, à mesure que l’obliquité du rayon visuel varie elle-même[1].

L’effet que nous venons de considérer a lieu aussi dans l’expérience des anneaux colorés (717), quoiqu’alors la lame d’air interceptée entre les deux verres soit incomparablement moins dense que la matière de ces verres ; mais c’est que dans ce cas la lumière, en s’écartant considérablement de la perpendiculaire au passage du verre dans la lame d’air, prend des positions dont l’obliquité change très-sensiblement, à mesure que la direction du rayon visuel s’incline elle-même plus ou moins, ce qui fait varier à proportion les épaisseurs mesurées par les rayons réfractés. Cet effet est l’opposé de celui que représente la fig. 110, où l’on considère rc, r′c comme les rayons incidens, et co, ci comme les rayons réfractés. Car il est évident que si, au contraire, ces dernières lignes sont

  1. Optice Lucis, lib. II, pars 3, propos. 5.
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