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DE PHYSIQUE.

a fait des expériences directes qui prouvent que le rapport est de même constant pour les rayons de toutes les couleurs, et c’est ce que l’on peut démontrer rigoureusement par la géométrie, d’après la supposition infiniment probable, que l’action des corps sur la lumière s’exerce perpendiculairement à la surface de ces corps ; car, dans cette hypothèse, on pourra appliquer à une espèce quelconque de rayons, la démonstration générale que nous avons donnée, en parlant de la réfraction. (Note du n°. 657).

689. Restoit à déterminer le rapport particulier qui a lieu pour chaque espèce de lumière homogène, ou du moins la limite de ce rapport, et voici comme Newton y parvint. Il dispose un prisme à l’ordinaire, de manière à produire sur le mur opposé à la fenêtre une image colorée du soleil ; mais comme il étoit nécessaire, pour le succès de l’expérience, que les côtés rectilignes de cette image fussent terminés le plus nettement possible, Newton avoit obtenu cet effet, en plaçant à l’ouverture par laquelle entroit la lumière, l’objectif d’un télescope.

Ensuite, par des observations réitérées, dans lesquelles il fut aidé par un ami qui avoit l’œil exercé à bien distinguer les couleurs, il marqua sur l’image colorée les limites des sept couleurs principales, en menant les diamètres des deux cercles extrêmes, dont l’un donnoit le violet et l’autre le rouge, puis en divisant l’espace intermédiaire en sept parties, par des lignes parallèles à ces diamètres : enfin, ayant prolongé l’un des côtés rectilignes de l’image au delà du rouge, jusqu’à ce que le prolongement fût égal à la